Laurence Anyways par cityhunternicky
Troisième long métrages de Xavier Dolan, Laurence Anyways nous raconte la vie d’un couple dont l’homme veut devenir une femme.
Il y a plus facile comme thème, c’est sûr. D’autant plus que l’époque évoquée commence au début des années 90 ! La « mode » s’en ressent, bien qu’ils s’agissent le plus souvent des pires vêtements que l’on puisse trouver quelle que soit l’époque. Durant ces 10 années qui se déroulent, c’est d’abord avec un peu de répétition que Xavier Dolan comble certains moments de vide. En effet, si la transformation et ses conséquences sont évoquées avec brio, on ne peut pas en dire autant des futurs sauts dans le temps.
Mais ces répétitions prévisibles n’empêchent pas de toujours toucher le spectateur tant l’amour et les relations humaines sont ici bien présentées. Malgré quelques petites longueurs, le sujet est décrit avec beaucoup de précision et sans jamais être racoleur ou voyeur. Grâce à Xavier, mais surtout grâce à un duo d’acteurs qui forment un couple à la fois crédible et attachant. Et cela même si les meilleurs dialogues et les meilleurs rôles sont tenus par des personnages secondaires.
Nathalie Baye et le groupe des « Rose » apportent une bouffée d’air frais et un humour nécessaire pour ne pas tomber dans le tragique et le drame trop lourd ou trop oppressant. Leurs dialogues font mouche et on se concentre encore plus lorsqu’ils parlent. Les répétitions évoquées auraient pu être évitées pour beaucoup, notamment le fait de raconter son changement de nombreuses fois. Cela aurait permis d’éviter un film fleuve de 2h40 qui fait long sur la fin.
Loin d’être anecdotique, excessif ou exagéré, Laurence est comme les histoires d’amour, parfois longues, floues et pleines de sentiments