Laurence Anyways par Maqroll
Donc, il y a les pro et les anti Dolan… Au-delà de tout ce que ces étiquettes peuvent comporter de puéril dans un domaine éminemment subjectif où toutes les opinions se valent, il faut bien noter que ce jeune réalisateur québécois ne laisse pas grand monde indifférent… Je vais préciser tout de suite pour éviter tout suspens inutile que j’ai marché ! Un sujet brûlant (le trans-genre) traité avec une sincérité, une pertinence et une originalité certaines, un acteur principal (Melvil Poupaud) qui se débrouille plus qu’honorablement dans un rôle casse-gueule, une réalisation très osée avec des effets énormes mais à mon sens justifiés par les caractéristiques du film en sont déjà les premières raisons. Je soulignerais ensuite la justesse du rendu du temps qui passe (ce qui n’est pas à la portée du premier venu) et surtout la manière dont le sujet est traité : plus que du trans-genre, c’est ici, il me semble de l’inter-genre auquel nous avons à faire. C’est-à-dire la proposition d’un monde où la distinction homme-femme serait ni plus ni moins qu’abolie… Pas d’égalité ou de parité mais une identité… Le chemin sera long mais il y a indiscutablement un mouvement dans ce sens à la surface du globe et il est bon d’en rendre compte, surtout à une époque où certains voudraient enfoncer le clou de la différence des sexes au nom d’une prétendue entité immortelle et gouvernante qui se dissimulerait dans un coin du ciel (fantasmes, quand vous nous tenez !) Alors saluons ce manifeste très modéré, sans outrances et de bon goût… et méditons sur le thème !