uand on regarde une carrière d'un réalisateur, on est parfois très surpris de certaines oeuvres qu'il a pu réaliser, bien avant d'être connu. Prenons le cas de Luc Besson, par exemple. Devenu l'un des français les mieux cotés aux Etats-Unis, il a servi quelques blockbusters américains intéressants et a produit énormément de daubes françaises.
Prenons le tout premier film du metteur en scène et qu'y constatons-nous?
Que tout d'abord, le petit Besson ne manquait pas d'audace à l'époque. Un film en noir et blanc et entièrement muet ! Bigre, c'est que ça se démarque déjà pas mal de ce qui pouvait se faire au début des années 80. Ensuite, c'est lent, très lent. Pour peu, on se croirait chez du Tarkovski (non faut quand même pas déconner, mais ça vous donne un ordre d'idée). Pas un gramme d'action ou presque. Nous sommes loin, très loin des productions actuelles. Ce n'est pas pour autant plus mauvais. Oui, parce que vous pourrez le constater à travers les pages, si l'envie vous en dit, que ce que fait Luc, j'aime bien.
Ici, l'oeuvre possède un bien triste message. L'apocalypse est survenue et l'homme semble revenir à l'époque de l'âge de pierre. Plus personne n'est capable de parler. L'être humain est amené à communiquer par signes ou par l'art. Contrairement aux hommes des cavernes, l'homme possède une technologie nettement plus avancée qu'il est encore capable d'utiliser. Mais c'est avant tout le retour à une société totalement archaïque, où l'homme lutte terriblement pour le pouvoir (enfin, ça n'a pas changé de nos jours cela) d'une manière très primaire. Pas de quartier. On opère seul ou alors on forme un clan dont on devient le maître. La femme, ou plutôt femelle dans ce cas-ci, est réduite à sa plus simple expression. On l'enferme pour la préserver des autres. On a tous les droits sur elle. Elle représente la subsistance et donc l'avenir de l'humanité. Pas question de la partager.Mais c'est également dans l'amour que subsiste l'espoir. Et à ce niveau, la fin est trop rapidement expédiée. Comme si Besson voulait en finir au plus vite. Dans la narration, il est parfois brouillon mais peut-on lui en vouloir pour un premier film? Surtout qu'il démontre ici de nombreuses qualités, outre le fond du propos, comme une bonne direction d'acteurs et surtout une mise en scène précise avec une utilisation très jolie du noir et blanc. Revenons aux comédiens justement où l'on découvre un Jean Reno au début de sa carrière. Déjà bon, à mes yeux. Le reste du casting est vraiment parfait, en osmose avec le film, où chacun joue un personnage bien spécifique et marqué (le scientifique, le guerrier, le chef,...). Note sur la musique d'Eric Serra qui est réussie dans l'ensemble même si j'ai trouvé que le thème principal n'était pas du tout en osmose par rapport au film en lui-même. Le dernier combat, ou quand Besson nous faisait du cinéma d'auteur...
batman1985
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le 6 mai 2011

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