Huit, la note est exagérée, carrément même. Mais si Luc Besson passe par là... Pourquoi pas. Que cette note lui donne un peu de nostalgie, celle du temps où l'art primait chez lui, ou en tout cas une tentative d'approche, pas cette grosse pompe à fric de l'heure actuelle.

Une époque où ce Luc Besson n'était pas ce type qui vend de la pellicule aux kilos comme dit si bien Christophe Gofette, critique au magazine Brazil et qui sera attaqué en justice par Besson pour sa diatribe envers ce dernier. Critique acerbe mais extrêmement fondée, la vérité blesse.
Besson en aura cumulé des procès tiens, pour accusation de plagiat ou de non respect de contrat, comme pour Jeanne D'arc où il aura bien tenté d'enculer Kathryn Bigelow (Strange Days, Point Break, Démineurs) quand à la base il n'y était que producteur et décide de, finalement, continuer le film seul pour y mettre sa femme de l'époque, Mila Jovovich (Jovovich quittera Besson l'année de sortie du film pour rejoindre John Frusciante des Red Hot). Luc conclura le procès par une importante somme d'argent versée à Bigelow.

Une époque donc, où Besson n'aura pas encore fondé Europacorp dont on peut remercier les qualités de films bien produits mais de sous-merde (sauf rares exceptions). Loin des débats, ceux où beaucoup s'accordent à dire que Besson est un excellent producteur, sait ce qu'il fait et laisserait place à l'imaginaire artistique de ses réalisateurs. En même temps, quand on voit les réalisateurs en question, dans la majorité, on se demande bien qu'elle part de créativité ils auraient pu apporter...

Une époque où Besson n'aura, il reste 17 ans avant que l'idée ne germe, pas encore eu l'imagination de construire sa Cité du cinéma, futur complexe de studios cinématographiques. Complexe dont j'espère ne touchera pas le cinéma européen comme l'ont fait des Lucas et Spielberg pour l'américain. Deux personnes qui, certes étaient des figures de proue du Nouvel Hollywood mais qui l'ont aussi entrainé dans sa chute, revenant à l'idée de base qu'Hollywood sert à faire de l'argent, pas des "films". Détruisant ainsi cet espoir du Nouvel Hollywood, qui n'était au fond qu'une belle utopie pour les USA.

Une époque où Luc faisait des films de sa (grosse) poche avec ses potes. Jean Reno en tant qu'acteur, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, ainsi qu'Eric Serra pour la musique et Patrick Camboulive pour la photo. Et surtout Jean Bouise, l'excellent Jean Bouise, un des seconds rôles du cinéma français que j'apprécie le plus. C'est bien simple, il est dans la majorité de mes films français préférés. Bouise croyant à fond en Luc Besson, jusqu'à son dernier film, Nikita, dans le générique duquel Besson rendra un hommage à cet acteur de second rôle mais de premier plan pour le cinéma français.

Une époque, celle de ce film, où Luc Besson osait faire un long-métrage sans le moindre dialogues, prenant tout son sens dans ce monde post-apocalyptique, loin des phrases inutiles d'un Taxi superflu.

Créée

le 30 août 2011

Critique lue 1.3K fois

17 j'aime

8 commentaires

Ciné Water

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

17
8

D'autres avis sur Le Dernier Combat

Le Dernier Combat
cinewater
8

Critique de Le Dernier Combat par Ciné Water

Huit, la note est exagérée, carrément même. Mais si Luc Besson passe par là... Pourquoi pas. Que cette note lui donne un peu de nostalgie, celle du temps où l'art primait chez lui, ou en tout cas une...

le 30 août 2011

17 j'aime

8

Le Dernier Combat
Hawk
6

Le Dernier Combat : Une nouvelle vision du cinéma français par Besson

Tout comme John Carpenter avec Dark Star en 1974, Besson aborde dans son premier film, neuf ans plus tard, le genre de la science fiction. A la différence que l’histoire ne se situe pas dans l’espace...

Par

le 28 juil. 2019

16 j'aime

11

Le Dernier Combat
Baragne
4

Josef Fritzl et Wolfgang Priklopil aiment ça.

Un film muet de Besson dans lequel on évite avec une joie non feinte les dialogues insignifiant pour mieux se prendre une mandale d'ennui en pleine tronche. L'environnement post-apocalyptique est, si...

le 9 oct. 2011

12 j'aime

Du même critique

Les Chiens de paille
cinewater
9

Critique de Les Chiens de paille par Ciné Water

Adorateurs des films d'actions avec un héros surhumain à la Bruce Willis et consorts, adorateurs des films où on ne vous laisse aucune liberté de penser. "Si on te gifle la joue droite, file lui une...

le 11 juin 2012

37 j'aime

11

La Nuit du chasseur
cinewater
9

Nuit où je parle de ma vie et de montage

La Nuit du chasseur est un film que j'ai découvert par hasard quand je trainais dans la bibliothèque-médiathèque de ma petite ville natale, en Belgique, j'avais 17 ans. Ce film j'en suis directement...

le 1 mars 2012

35 j'aime

13

La Règle du jeu
cinewater
4

Les bourgeois, c'est comme les cochons, plus ça devient vieux plus ça devient...

Cher Jean Renoir, Nous avons passé d'agréables moments ensemble et je m'en souviens comme si c'était hier. C'est donc avec beaucoup de peine, et comprenez bien que je le regrette, que je viens à vous...

le 28 déc. 2011

32 j'aime

57