Les comédies romantiques riment souvent avec films de pucelles de 13 ans. Ça doit être pour ça, que j'aime bien ce genre de films. Mais ce n'est que plus tard qu'on découvre de petits bijoux du genre, avec Lubitsch, puis pourquoi pas Mike Nichols et son fameux Lauréat. Véritable film culte, et number one du Top Collants.
Et ce n'est pas un hasard si les premières jambes qu'on découvre vraiment soient celles d'une femme. Car ce sont celles de Mrs.Robinson, femme mariée. Qui a peur de Mrs.Robinson ? C'est Benjamin, notre jeune Lauréat sortit tout droit de Harvard. C'est le début de l'été, et un jeu de séduction s'installe entre nos protagonistes. Benji' résiste jusqu'au grand plongeon de ses 21 ans quelque peu ridicule. Dans sa combi', il marche lentement et hésitant vers la piscine, où sa respiration semble étrangement comparable à un ronflement. Cette trempette est synonyme de réveil de ce grand sommeil.
Le film commence vraiment, Benjamin cède timidement. Notre jeunot devient un homme, mais n'en demeure pas moins ridicule. Sur un ton léger et rafraîchissant, caractéristique de la comédie romantique, on découvre des personnages trop cool dans des situations tantôt drôles, tantôt saugrenues, ce qui a son charme en particulier lors de la première rencontre à l'hôtel Taft avec un mec complètement à côté de la plaque. La température est sans doute la même que la piscine de notre héros, genre 27°C, partagé entre frais et tiède. Car avec ça, on ressent une légère tension sexuelle, bien chaude, d'un étrange romantisme, où la photographie est à son apogée avec une Anne Bancroft plus sexy que jamais, surtout quand elle met ses collants dont je rêve encore de pouvoir les enlever. Avec les dents.
Et si on imaginait que Benjamin fréquentait Elaine, la fille de Madame ? Ça donnerait une toute nouvelle image de notre femme mariée où notre névrosée se révélerait une maîtresse seule, ayant perdue toute passion. Pauvre madame. On ne peut que la prendre en pitié lors de la fameuse scène rebrousse-collants. Malgré qu'elle soit à poil, elle est dans l'incapacité de se mettre à nue, et ça a de quoi nous saper le moral même si elle se dévêtit.
Toute cette étrange histoire sur affaire familiale est excellente. Tout à fait charmante sur le ridicule de certaines scènes, mais toujours vraisemblables d'après la psychologie exquise de chacune de ses personnalités. Puis le tout est bercé par une des bandes sons les plus cool, signé Paul Simon. Tout ça pour sans doute, l'une des meilleures comédies romantiques jamais faite, où qu'on ne pourra avoir qu'un sourire niais et naïf devant cette fin quelque peu facile mais délicieuse, avec cet enlèvement, ce bus qui s'en va au loin, sans le moindre bruit, ce mutisme qui dit tout. Enjoy the Silence.
Au revoir Benjamin.