Le Seigneur des Anneaux - La Communauté de l'anneau par Horst_Tappert

Tout d'abord soyons clairs, j'ai lu le livre, bien avant la sortie du film, j'ai également lu The Hobbit, et je ne suis pas un intégriste de ces bouquins.

je les trouve plutôt bons, sans non plus être exceptionnels à mes yeux, si ce n'est qu'une fois replacés dans le contexte de leur année de parution, ils témoignent d'une originalité et d'une profondeur notable.

Je ne suis absolument pas fan d'Heroic Fantasy, un genre de littérature qui me laisse généralement froid, tant il est surpeuplé d'histoires semblables, qui se repompent allègrement les unes les autres en gardant une même trame de fond, un univers et des personnages manichéens au possible, une culture de la non-originalité affligeante, et un romantisme fleur-bleue latent des plus gerbants.

Il y a certes de très bons bouquins dans le genre, et je ne suis surement pas le plus calé pour émettre un point de vue global, mais pour moi les concepts de base arrivent à saturation, et le filon commercial sous-jacent attire la convoitise de tous les gros éditeurs avides de thunes, ce qui en fait le genre littéraire le plus sur-exploité, vivant sur des ouvrages de référence sans que la moitié des parutions essaie de se distinguer de leurs ainées.

La série de films est, a mon avis, plutôt ratée.

Pourquoi ? Peter Jackson est un mauvais réalisateur, il n'a jamais fait de bons films, et avec un budget aussi important que celui qui lui à été alloué pour ce film, et un scénario éprouvé qui est celui du Seingeur des anneaux, The book, il ne pouvait pas faire autre chose que ce qu'il a produit.

Peter Jackson s'en est tenu au propos exacts du livre, il a pris le parti de ne prendre aucun risque vis à vis des fans de l'univers (Qui sont des millions, certains armés de haches et d'arcs, vivants dans la forêt en parlant aux animaux... C'est vrai qu'il était risqué de se les mettre à dos)

Résultat, comme toutes les copies conformes de bouquins, le film est moins réussi. Le film à pompé dans le livre tout ce qui était valable cinématographiquement parlant, et comme Jackson a choisi de ne pas transcender / transgresser le propos du livre, tout ce qui n'était pas cinématographiquement adaptable est passé à la trappe, et n'a pas été remplacé par autre chose de valable.

Quand Kubrick a fait The Shinning, ou 2001, et autres, il a réussi selon moi à extraire des livres ce qui y était intéressant pour le cinéma, et à su ajouter le reste grâce aux merveilles visuelles du cinéma et ses talents de réalisateur. A vouloir transformer les livres en films les mauvais réalisateurs font au pire des merdes, aux mieux des films moins bien que les livres originaux...

Le livre et le film sont deux médias tellement différents, avec des méthodes bien singulières de présentation de l'information, qui font qu'il est impossible de porter un livre à l'écran sans en retirer des éléments et en ajouter d'autres.

Le film en lui même est extrêmement soporifique, les personnages sont risibles et extrêmement mal joués pour certains (Ellijah Wood est ridicule dans son rôle de hobbit pleurnichard, il est à claquer tout le long du film, certains acteurs rehaussent le niveau, et campent les rôles intelligemment, d'autres sombrent dans des interprétations réductrices et théâtrales moins réussies, arrivant par exemple à provoquer le rire chez le spectateur en lieu et place de la peur)

L'humour et la poésie initialement présents dans le bouquin, qui créaient une rupture salvatrice avec le sérieux assumé du propos est complètement passé à la trappe, induisant une narration pompeuse au possible, manquant singulièrement de la magie onirique du livre.

Les paysages, les costumes, les effets spéciaux sont très réussis, mais ne parviennent pas à faire oublier les longueurs abominables encore une fois dues à une volonté du réalisateur de transcrire littéralement le livre en storyboard.

C'est donc une transcription pragmatique et obtue du livre, qui, au déla de l'intérêt visuel certain, pour le déballage de moyens hollywoodiens, déçoit et échoue dans sa volonté de présenter un monde magique mais cohérent en proie à une guerre entre le bien et le mal.