Les Bêtes du Sud sauvage par Leo White

// Sans spoil ! //

Film indépendant s'il en est, Beasts of the southern wild a vite tiré son épingle du jeu en décrochant pas moins de 11 récompenses : grand gagnant du Sundance 2012, il accumule également 1 caméra d'or et 4 nominations aux oscars.
Si le nombre de trophées n'est aujourd'hui plus un réellement gage de qualité, Beasts of the southern wild n'en est pas moins une pure merveille.

En tout cas, Benh Zeitlin n'a pas volé sa caméra d'or : valsant entre réalisme et onirisme, il n'hésite pas à jouer la carte du fantastique pour contraster la dure réalité du monde précaire et anticonformiste qu'il nous expose, le tout formant une photographie saisissante d'originalité.
Tantôt bercés par un paisible xylophone, tantôt ravivés par de frénétiques envolées de violons, la sublime bande son composée par le réalisateur et son acolyte Dan Romer ne nous laisse pas non plus en reste et prend un malin plaisir à faire le grand huit avec nos émotions.

Tout ça n'est pas sans compter sur Hushpuppy, l'incontestable héroïne du film, qui vient à son tour clore le débat en offrant une stupéfiante performance d'actrice.
Véritable pivot du film, sa voix nous happe dès les premières secondes en nous exposant son innocente vision du monde qui l'entoure : un monde précaire, sauvage, et impitoyable. Elle ne l'entend cependant pas de cette oreille, et on se surprend alors à rêver à notre tour, au milieu de cette cruelle et fragile réalité.

Nul ne pourra contester la nomination de cette époustouflante fillette de 9 ans pour l'oscar de la meilleure actrice.

Benh Zeitlin n'a pas besoin d'un film de 2h30 pour faire passer son message, 1h30 lui suffit amplement, l'avantage étant qu'il ne trouve ainsi pas le temps de sombrer le pathos et le tire-larmes.

Trouvez le courage de prendre les rênes de votre propre vie, bravez les intempéries et chassez ces démons venus vous conformer à la réalité de la majorité : si cette leçon de morale peut paraître assez imbuvable à l'écrit, il n'en est rien lorsque c'est Benh Zeitlin qui nous la raconte.