Premier film de François Truffaut que Les 400 coups, oeuvre qui lancera réellement la Nouvelle Vague et dont le metteur en scène deviendra l'un des chefs de file de celle-ci. Mais bien plus que cela, Truffaut réalise ici une oeuvre autobiographique et qui retrace les moments les plus importants de sa jeunesse à travers le personnage d'Antoine Doinel.
Il faut dire que le jeune Truffaut a lui aussi connu une jeunesse des plus mouvementées. Vivant une partie de sa jeunesse chez sa grand-mère, il retourne vivre chez sa mère après le décès de la première. La maman de Truffaut est froide envers le jeune homme. Son père, qui ne reconnaîtra la paternité qu'assez tard envers le jeune homme se montre distant. Truffaut est un adepte de l'école buissionnière, désertera de l'armée française mais développera une énorme passion pour les livres et pous les grands auteurs français et britanniques.
Truffaut va ensuite se tisser un certain nombre de relation et notamment André Bazin qui va l'accueillir au domicile familial. Le metteur en scène va le considérer comme le père qu'il n'a jamais eu et bien plus que cela comme la famille qu'il n'a jamais connu. Si Les 400 coups existe, Truffaut le doit en grande partie à Bazin qui décèdera peu de temps après la fin du tournage.
Ce n'est donc pas étonnant de constater que Antoine Doinel possède les mêmes passions que Truffaut et vive lui aussi une enfance des plus troublées. Cette oeuvre agit réellement comme un exutoire pour le jeune cinéaste français. Ainsi Doinel devient rapidement un adepte de l'école buissionnière. Il possède un intérêt commun pour les livres et la mère du jeun enfant est des plus froide et des plus distante avec le jeune garçon. Tandis que le père possède au début de l'oeuvre une relation assez proche et plutôt complice avec le fils. Il ne semble qu'il n'y ai aucun problème majeur jusqu'à ce que Doinel se mette à sécher l'école. D'ailleurs les parents biologiques de Truffaut ne se reconnaîtrons pas à leurs yeux dans le film. Truffaut quant à lui dira qu'il n'a plus de père après la mort de Bazin. Le cinéaste ne parlera plus à ses parents pendant trois ans.
Doinel est interprété par un jeune acteur, lancé par Truffaut: Jean-Pierre Léaud. Et on peut dire que le jeune garçon se débrouille très bien, portant aisément le film sur ses épaules et qui laissait déjà entrevoir la carrière que cet homme allait faire par la suite. On retrouve aussi deux autres grands noms du cinéma français à savoir Jeanne Moreau et Jean-Claude Brialy, bien que ces deux derniers possèdent un petit rôle.
Au-delà d'une oeuvre autobiographique, on peut voir Les 400 coups comme un film qui refuse les règles dictées par la société, par les parents et qui est un appel, voire un hymne à la liberté.
Enfin, on peut dire que Truffaut, pour un premier film démontre une certaine aisance derrière la caméra bien que cela soit assez classique désormais. L'oeuvre connaîtra cependant un triomphe important à Cannes et un succès public qui n'est pas des plus inintéressant puisqu'il fera 400000 entrées au cinéma. Avec Les 400 coups, un réalisateur était né mais bien au-delà de cela, un vent de révolution allait souffler sur le cinéma français et cette oeuvre fait partie des instigateurs de celui-ci...
batman1985
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le 6 mai 2011

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