Si Antoine (magnifique Jean-Pierre Léaud) n'est pas forcément le fils parfait, il n'est pas aidé par son entourage. Il y a son père, le gentil mais colérique Julien Doinel (Albert Rémy) mais aussi cette mère peu aimante et calculatrice (parfaitement interprétée par Claire Maurier) qui composent un foyer souvient bien proche de l'implosion. Balzac amène peut-être quelques flammes mais c'est le manque d'amour dont est victime l'enfant qui provoque les brûlures. Bien entendu, l'école n'est pas non plus une partie de plaisir sauf quand celle-ci devient buissonnière. Avec l'aide de son ami et complice dans le crime, René, le petit Antoine va faire les quatre cents coups et endurer le terrible apprentissage de la vie par le biais de ses erreurs. Les bêtises semblent inoffensives dans un premier temps mais finissent toujours par amener un lot de conséquences bien fâcheuses même si, ironie du sort, sa plus grosse erreur lui permet de voir la mer, enfin !
Si les moments de joie et de bonté sont présents (son père plutôt rigolo dans l'ensemble, la sortie cinéma en famille, etc.), le film est tout de même d'une mélancolie à toute épreuve et nous montre à quel point les adultes sont lâches et peu intéressés par leurs enfants quand ceux ci ne montrent pas patte blanche. D'ailleurs, j'ai trouvé particulièrement savoureuse cette scène ironique où la mère dit à son fils que les enfants oublient souvent que leurs parents ont été jeunes également. N'est-ce pas elle qui a tout oublié de l'enfance et des tourments qui accompagnent cette difficile période de la vie ?
Quand bien même cette chronique de l'enfance est sombre, elle n'est en rien désabusée et nous montre toute la potentialité de l'enfant qui ne gagnera jamais un prix pour bonne conduite mais pourrait bien exploiter ses grandes potentialités plus tard ...
P.S : La scène de course à pied avec le professeur de sport dans les rues de Paris est absolument géniale !