Avant de m'épancher sur le film, je vous fais un léger rappel du synopsis.

Un Looper, rate sa cible ( envoyée du futur , bis) , qui se trouve n'être que lui même trente ans plus tard. Il rate donc son loope, brisant au passage sa boucle ( temporelle). Ils vont donc se retrouver tous les deux poursuivis par l'organisation. Le tueur pour sa survie demeure avec l'idée de tuer son double afin de boucler son dernier contrat ( oui cherchez pas c'est comme ça chez les looper... Trente ans à vivre maximum après le dernier contrat, puisque le dernier n'est rien d'autre que soi même ), et ainsi empocher le pactole. Il y a juste un deuxième ( très gros ) problème, son double se révèle bien plus coriace que lui et l'organisation réunis...

J'avais trouvé l'idée de départ plaisante, je suis donc allé voir le film.
Très vite j'en ai retenu les défauts, et malheureusement, ils sont légions.

Déjà si j'étais prof à l'école du cinéma, je retiendrais ce film comme exemple de ce qui ne faut pas faire...

Le dérushage, il faut faire un tri dans les idées aussi bien visuelles que scénaristiques. Avoir de bonnes idées c'est bien mais les faire cohabiter ensemble c'est mal. En général, il faut trouver une idée principale puis la développer ensuite en sous parties. Ici, on se retrouve avec deux idées majeures, le voyage dans le temps et la télékinésie. La première déjà, se cherche entre deux pôles, le passé à refaire où souvent une recherche de rédemption, est de mise et le futur à changer, thème propre aux films sf catastrophe, "jouant" sur l'avenir de l'humanité ( L'armée des douze singes, Terminator... ). La deuxième aborde la difficulté d'un protagoniste ( ici c'est plutôt un antagoniste mais chut, évitons le spoiler... ) à s'intégrer de par sa particularité marginalisante ( Carrie au bal du diable, Scanners, Akira...) et les possibles conséquences de celle-ci...
Il faut ensuite éliminer les idées ornementales, repiquées ailleurs qui accentuent cet effet patchwork, clin d'oeil plagiaire et toujours synonyme de manque d'imagination ( je parlerai une autre fois de Luc Besson ). La drogue qu'absorbe le héros m'a un peu trop fait penser au red-eyes ( Cowboy bebop) qui suggère une autre trame, cette fois ci plus policière. Elle en demeure succinte, ornementale...
Au final les une coupent le champ des autres et ces cohabitations négatives, impactent grandement l'immersion.

Ca c'était pour le squelette, les fondations de la trame, maintenant ce qui la muscle, l'intrigue et ses noeuds.
Ca a démarré de façon très casse gueule et bien on continue sur le même rail...
Dès la première demi-heure, on remarque tout de suite une chose qui tourne pas rond, soit notre intelligence existentielle est tellement développée qu'on en est devenu clairvoyant ( ils seraient une dizaine au monde, le dalaï lama inclus) soit le film est d'une prévisible connerie. Vu les probabilités statistiques, je penche pour la deuxième solution. Un peu comme un tutorial de jeu vidéo, une scène introduit un noeud de l'intrigue et sa résolution par analogie, nous servira plus tard à trouver les clés d'une autre énigme un peu plus "complexe". Seulement cette mécanique est mauvaise pour un film, les mises en abîmes doivent demeurer restreintes, limitées, uniques. Le tour de prestidigitation a foiré, on a toujours sous le nez ce qui va se passer après, et avoir un train d'avance sur les révélations, c'est pas bon du tout...

J'arrive à la dernière partie ( patience ). Ce qui donne la vie et créé l'alchimie, le jeu des acteurs.
Le dilemme du personnage principal offrait une perspective intéressante. Un double temporel, plus expérimenté et en âge d'être son père tente de le convaincre de la voie à suivre, des erreurs à ne pas commettre. Le héros quant à lui, plus jeune, cherche l'indépendance, son propre chemin en tuant le "père" ( symbolique oedipienne typique ) malheureusement tout cela est haché par le rythme rapide et saccadé qu'impose le film handicapant au passage la complexité du binôme principal qui méritait d'être plus considérée. Le final rendu est guère réjouissant. Autant le dire c'est de la soupe. La mixture d'idées et d'images hypotrophiées paralyse trop vite l'intérêt du film. Ironie du sort, c'est le duo secondaire qui demeure le plus crédible ( la mère et son enfant )

Boucle loupée.Try again, next...
AnimaMundi
5
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le 25 nov. 2012

Critique lue 804 fois

13 j'aime

AnimaMundi

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