Un film efficace à défaut d'être passionnant, contenant un propos fort pertinent, mais qui pêche par son manque cruel de rythme. Si les acteurs sont au top de leur forme et la formule du huis-clos bien choisie, l'histoire tourne rapidement en rond et le film finit par se mordre la queue. Mais qu'il est bon de voir un face-à-face Spacey / Irons !
Dans le même registre, je préfère par exemple le récent "The Compagny Men" qui a préféré, à juste titre, s'intéresser directement à l'humain, aux conséquences, plutôt qu'à l'origine de cette catastrophe économique. Mais j'admets que ces deux longs métrages sont difficilement comparables sur bien des points.
Cela dit, le sujet était très risqué et casse-gueule (quoi de mieux que la finance pour endormir le spectateur lambda et lui filer un mal de crâne pas possible ?), mais la qualité des dialogues évitent avec brio de noyer le spectateur dans des termes boursiers barbants et incompréhensibles. Jamais le réalisateur ne nous prend pour des débiles profonds (quoiqu'on nous mâche un peu le travail), mais il ne met jamais non plus la barre trop haute, si bien qu'on comprend rapidement dont il est question.
Margin Call ne convient alors pas seulement aux passionnés de la finance, mais également à toute personne touchée et émue par ce drame financier ayant mis sur la paille bon nombre d'Américains.