[Cette critique ne contient aucun spoiler ... Céline Online, elle est trop sympa quand même !]

Commençons par le choix du réalisateur. Pour succéder à J.J Abrams (occupé sur Super8), la production (donc Tom Cruise) a engagé Brad Bird. C'est une première dans l'histoire de la franchise car ce dernier est directement issu du cinéma d'animation (Les Indestructibles, Ratatouille et autres). Mission : Impossible – Protocole fantôme est son premier film live. Si le choix peut sembler surprenant, il s'avère surtout gagnant. Brad Bird s'en sort remarquablement bien, tout en y laissant une touche « film d'animation ». J'ai particulièrement apprécié la scène de la course poursuite à Dubaï avec un formidable jeu sur les ombres, ainsi que le générique d'ouverture. Le fait d'avoir travaillé sur de l'animation lui a sûrement appris que les seules limites du cinéma sont notre imagination.
Notre « novice » s'en sort également très bien avec la direction d'acteurs (réels). Pas de fausse note. On notera également la prestation de notre frenchy Léa Seydou qui se fight à coup de tire bouchon ... On est française ou on ne l'est pas ! En tout cas merci Brad pour le clin d'œil.

Autre grosse nouveauté : cet opus est bourré d'humour. Oui, Mission : Impossible 4ème du nom est un film cool ! Si Simon Pegg porte cette lourde tâche dans le rôle de l'as de l'informatique devenant agent de terrain, il est accompagné d'un Jeremy Renner drôlement hésitant (la scène du conduit d'aération me fait sourire rien que dit repenser), ainsi que d'une multitude de seconds rôles plein de charme (Anil Kapoor et Miraj Grbic).
Pour le scénario, place à Josh Appelbaum et André Nemec, des collaborateurs de la première heure de la série Alias (ou comment l'esprit de J.J Abrams plane sur tout le film). Certes l'intrigue n'est pas des plus originales, mais elle est pour moi d'une banalité efficace. Son côté kitch fait toute la différence et lui donne un petit air classique de film d'espionnage made in James Bond. Tous les ingrédients sont là : guerre froide et bombe atomique et sexuelle en première ligne, gadgets et technologies en arrière plan. Car Mission : Impossible – Protocole fantôme est quand même un sacré film de geek ! Sans parler du placement de produit Apple (des iPad et iPhone bourrés d'applications spéciales IMF, car oui, toi aussi avec ton téléphone tu peux jouer à Tom Cruise), leurs joujoux nous font clairement rêver.
Mais ce qui est spectaculairement spectaculaire, se sont les effets visuels. Confiés comme pour l'épisode précédent (J.J Abrams) à Industrial Light and Magic (ILM), ils sont criants de réalisme. Ils viennent compléter les superbes scènes d'action et nous n'y voyons que du feu. Et pour ce qui est des scènes d'action, nous sommes servis : la scène d'introduction avec Josh Holloway (ex Lost de J.J Abrams), l'affrontement dans un parking automatique, ou encore la course poursuite dans une tempête de sable... Toutes sont grandioses et en partie filmées pour le plus grand plaisir de nos yeux en 70mm, soit presque 25 minutes du film en format IMAX. J'ai vu le film projeté en 35mm, mais j'imagine les sensations et l'impact visuel sur une scène comme celle de l'escalade de la façade de la tour Burj Khalifa à Dubaï (828 mètres : la plus haute du monde). Encore plus impressionnant quand nous savons que Tom Cruise assure ses propres cascades à 50 ans. La scientologie, ça vous fait vraiment faire des choses bizarres quand même !

Ce qui pour moi fait de cet opus un film exceptionnel, c'est bien la déconstruction du mythe lancé il y a déjà 15 ans sur grand écran. Car finalement dans ce film tout se casse la gueule, l'agence IMF en première. Nous avons beau être dans un film de geek, où la technologie doit en met plein les yeux, ici nada. Même l'emblème le plus fort de Mission : Impossible n'échappe pas à la règle : le message ne s'autodétruit pas ... Et c'est le début d'une longue chute. Les gadgets tombent les uns après les autres : les masques (pourtant réclamés à maintes reprises par Benji Dunn /Simon Pegg), les téléphones, les gants, les lentilles... Tout y passe. La technologie n'est finalement pas grand chose... L'homme également. Ethan et son équipe ne sont pas indestructibles. Le film est avant tout basé sur l'Homme et ses relations sociales (seul, nous ne sommes rien), mais aussi sur l'Homme face à lui même. Privés de leurs multiples identités, les membres de l'équipe laissent éclater leurs véritables personnes et surtout leurs véritables motivations... C'est ça l'effet fantôme !
Le titre renforce également cette idée. C'est le seul à ne pas porter de numéro comme les trois autres Mission : Impossible... C'est peut-être aussi le signe que les rumeurs galopantes sur le possible reboot de la franchise, avec Jeremy Renner en premier rôle, ne sont pas si fausses.

Enfin pour terminer : la musique. Pas de Mission : Impossible sans son mythique thème. Encore une fois, Michael Giacchino, nous livre un travail de qualité (il avait déjà travaillé sur le 3ème opus ... J.J Abrams !) en réinterprétant le thème culte créé par Lalo Schifrin en fonction des pays visités. Les autres morceaux ambiancent, accompagnent et rehaussent l'action comme il se doit : ni trop, ni trop peu.

Personnellement j'étais restée assez neutre sur M : I 1. Le 2, je n'ai jamais réussi à le voir en entier. Le 3 m'avait agréablement surprise, et le quatre : une consécration ! En conclusion, Mission : Impossible c'est un peu comme le bon vin, il se bonifie avec le temps.
Alors, prêt pour accepter la mission ?

(Critique complète sur Céline Online, ma vie en ligne : www.celineonline.fr )
Celine_Online
8
Écrit par

Créée

le 20 janv. 2012

Critique lue 281 fois

Céline Online

Écrit par

Critique lue 281 fois

D'autres avis sur Mission: Impossible - Protocole fantôme

Du même critique

Élite
Celine_Online
3

Problèmes de riches

-> Elite : problèmes de riches Elite, je suis allée jusqu’au bout juste pour savoir si ma théorie du tueur.euse était juste (oui, j’avais raison). Je me suis endormie à chaque session de...

le 19 oct. 2018

16 j'aime

1

Célibataire, mode d'emploi
Celine_Online
8

Une comédie 100 % plaisir

j’avais tellement peur en allant voir Célibataire, mode d’emploi. Peur d’assister pendant 1 h 50 à un Rebel Wilson’s show. Cette fille transpire tellement la comédie que je la voyais déjà déteindre...

le 1 mars 2016

15 j'aime