Mission: Impossible - Protocole fantôme par TheGreatGatsby

Alors que, depuis Casino Royale, James Bond a abandonné les gadgets et le n’importe quoi jouissif pour un costume de gros dur torturé entre Jack Bauer et Jason Bourne (la famille des J.B.), oscillant entre franche réussite et ratage pompeux voire hors sujet, Mission Impossible, licence reprise en main par JJ. Abrams (Lost), apparait comme l’un des derniers bastions du blockbuster fun et décomplexé, qui cherche à en mettre plein les yeux sans jamais prendre son spectateur pour un idiot.

Se plaçant pile dans les roues d’Abrams (ici producteur) et de son MI3, Brad Bird (Les Indestructibles, déjà grand hommage aux films d’espionnage) pousse le concept de scène impossible (le Kremlin, la tour de Dubaï…) encore plus loin, en y ajoutant une touche d’humour bienvenu et un sens du rythme et du découpage impressionnant. Chaque situation fait monter la tension d’un cran, à la manière d’une marche toujours plus haute qu’il faut absolument atteindre. Et dans cette course à l’impossible, les gadgets sont souvent les éléments perturbateurs…

Durant les deux heures, le moteur surchauffe un peu, notamment dans le final indien où l’ensemble frise même l’overdose, mais l’idée d’un film 100% action est respectée et le pari tenu, Bird ne cédant à la « psychologie » de ses personnages que dans une toute dernière scène un peu dérisoire et sans grand intérêt. Le reste chahute brillamment les archétypes, les figures imposées et les lieux communs avec une maestria visuelle étonnante.

Du grand cinéma d’action qui ne sous-estime pas, ni ne cherche à s’inviter là où n’aurait, de toute façon, aucune envie de le voir.