This thing blew out my mind
Paprika réussit quelque chose d'assez fou à mon sens. Il traite des rêves de la meilleure des façons qui soit : en transposant littéralement le rêve à l'écran. Ce que le cinéma ne peut réaliser que très difficilement, Satoshi Kon arrive à l'accomplir en trois coups de baguette en animé.
Le cocktail est dans son genre assez parfait : on l'aperçoit de loin, il nous séduit avec sa robe onctueuse et pétillante de couleurs chaudes et accueillantes ; alors on s'en approche comme on s'attable à un bar vide, on inhale doucement le léger arôme de folie qui s'en dégage et s'empare de nous, puis on est évidemment tenté d'y tremper les lèvres, ce qu'on fait, timidement. On est violemment saisi par une saveur qui détonne par son arrière goût épicé déclenchant des frissons qui nous parcourent des pieds jusqu'à la tête en faisant frémir la colonne vertébrale. On s'émoustille sur place, quelques notes de musique venues d'un autre monde résonnent dans nos oreilles, il est temps. Ni une, ni deux, on le boit cul-sec. C'est l'explosion des sens, tout se mélange, on confond la vue et le toucher, l'ouïe et l'odorat. On se laisse embarquer dans un trip visuel et cérébral de tous les instants.
Votre cerveau joue des percussions de façon hypnotique et vous vous retrouvez embarqués dans une hallucination où plus rien n'a de sens, vous voyez arriver la fin du monde. Vous rêvez ? Oui, et non. Le vrai, le faux, tout ça n'a plus d'importance de toute manière. Le bad trip n'est cependant pas loin, et le retour à la normale est compliqué. Alors que vous retrouvez peu à peu vos marques en vous accrochant au comptoir, vous ne comprenez pas très bien ce que vous venez de vivre, était-ce réel ? Ai-je réellement frôlé la mort ? Cela a-t-il eu un semblant d'importance en fin de compte ? Tiraillé, vous comprendrez alors bien vite que rien n'est mieux que d'aller se faire une petite toile. Mais une question subsiste : qu'y avait-il dans ce foutu verre ?