Pi
6.8
Pi

Film de Darren Aronofsky (1998)

Lynch a Eraserhead. Aronofsky a Pi.

Qu'est ce qui rapproche ces films ? Pas grand chose, à part le noir et blanc, et le fait que les deux oeuvres soient de loin les plus intellectuelles, cérébrales de leurs réalisateurs respectif.
Lynch, via la bizarrerie visuelle et sonore qui lui sont propre, offre un film "parfait" dans le sens où rien n'est laissé au hasard, une série de magnifiques tableaux où tout est soigneusement référencé, freudien à l'extrême.

Aronofsky nous emmène lui dans quelque chose de plus explicite, les choses sont dites plus ou moins clairement, et les références à la kabale, au mathématiques, aux sciences foisonnent.
Dans un film esthétisant sentant bon le mysticisme et le conspirationnisme interdisciplinaire, le réalisateur signe un de ses meilleurs films.

Dommage qu'il se soit vautré ensuite dans la fange avec Requiem for a Dream (eh oui, Selby, c'est pas facile à adapter, Aronofsky ne dépasse jamais la violence de l'auteur et reste dans le superficiel et le spectaculaire), que le public ait un peu boudé The Fountain, qui était au moins beau visuellement et dont la poésie du propos touchait, malgré ses maladresses.

Revenu sur le devant de la scène avec l'excellent The Wrestler, et plus recemment avec Black Swan, tout deux reposant sur la performance viscérale de leurs premiers rôles, Aronofsky a appris la sobriété visuelle, et aussi tout bêtement à toucher au coeur plutôt qu'à la tête.

Reste que Pi, c'était pour moi une belle claque qui vieillit correctement, malgré une bande son datée et un maniérisme propre aux premiers films, et au "cinéma d'auteur" en général, sauf quelques salutaires exceptions.
toma_uberwenig
8
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le 23 mars 2011

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toma Uberwenig

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