S'il fallait trouver un exemple de franchise détruite par ses suites, Predator en serait le parfait exemple. Après un Schwarzy qui nous faisait découvrir pour la première fois le Predator, nous avons eu droit à une première suite sans originalité puis deux AVP douteux, le second plus que le premier, sûrement à cause de la bande d'ados décérébrés qui étaient là en guise de héros. On nous promet alors avec Predators une vraie suite à Predator, un troisième en somme. Qui zappe les deux AVP qui ont détruit la franchise selon Robert Rodriguez, l'un des scénaristes de ce Predators. Pas de remake, pas de reboot avec Predators. Du moins, c'est ce qu'ils ont dit.
Tout commence quand neuf bonhommes armés jusqu'aux dents sont parachutés, huit survivront à l'interminable chute. Ils se retrouveront dans une jungle inconnue qu'ils croient être la forête amazonienne, sauf que le mercenaire, le sniper, le psychopathe, le médecin, le mexicain et tout le reste de la bande vont être traqué par des Predators. Alors, on ne sait pas trop pourquoi, donc durant les 45 premières minutes où l'on s'ennuie à mourir, on réfléchit sur les raisons de leur arrivée ici et sur l'ordre dans lequel vont décéder nos héros. On s'attendrait à de bonnes scènes d'action, toutefois, il faut noter que les humains ne font clairement pas le poids et on convient alors qu'un xénomorphe, ça met un peu plus de piment.
La mise en scène est relativement bonne et les acteurs, presque trop bon pour un film comme celui-ci. Mais ça ne fait pas tout, le scénario inexistant qui trouve sa seule survie en repompant les scènes du premier Predator achève le travail. Notons le Yakuza qui reste en retrait comme Billy l'Indien l'avait fait en son temps pour faire un duel Humain vs Predator. Brody, qui s'est planté de plateau à Hollywood, réutilise la même technique que ce soldat aux gros muscles du Guatemala, à savoir la boue. Aucune innovation.
D'un bout à l'autre du film, on se sent baladé, un survivant d'un précédent groupe de gibier parle de saisons durant laquelle, trois Predators viennent s'entraîner. Pourtant, on n'y voit aucune amélioration dans les méthodes de combat de ces extra-terrestres, ils se font toujours avoir par la technique du cadavre piégé, par les flammes ou la boue. Mais revenons à ces saisons, le gars a survécu dix fois aux Predators en se terrant comme une taupe, mais durant le film, ils tombent sur un homme dont l'état de décomposition remonte à deux semaines (courte la saison), nos chers bons guerriers modernes découvriront à la fin que c'est reparti pour un tour, après seulement deux jours d'échauffourée. Un phénomène emprunté au film d'horreur pour nous faire croire que quand il n'y en a plus, il y en a encore. Je me permets de spoiler tant c'est ridicule et incohérent. Le scénario est comme ça tout du long, ils auraient pourtant pu faire bien mieux, quand ils retrouvent sur le cadavre son « carnet de voyage », il aurait pu laisser des commentaires sur son aventure sur cette planète. Le combat final est l'exemple type de la scène qui aurait pu être amélioré, je ne vous gâcherez pas la surprise mais dans le fond, sachez qu'il n'y en a pas et que l'on a droit à tous les vieux principes du genre.
Au final, on a l'impression qu'avec le premier Predator, on a déjà tout vu sur ce personnage emblématique. Emblématique par son éthique si particulière au combat et son intelligence. Predators, c'est un remake non assumé, une sorte d'hommage à la franchise plus qu'une vraie suite. Son bon casting, Brody en mercenaire et Fishburne en skyzophrène en tête, et son budget, aurait du donner naissance à un bien meilleur film.
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