Robert Rodriguez, ici producteur, essaie tant bien que mal de relancer une franchise devenue bien moribonde depuis les catastrophiques Alien VS Predator. Pour ce faire il s'est adjoint les services du réalisateur Nimrod Antal, un solide technicien ayant démontré ses capacités à emballer l'action correctement (Armored) ou encore à savoir bien gérer une montée en tension (Motel). Mais les meilleures intentions du monde ne débouchent pas nécessairement sur un bon produit fini... car c'est bien là tout le problème de ce Predators : la finition. On a l'impression, durant tout le film, d'une gigantesque promesse non tenue... la première demi-heure installe les protagonistes dans une ambiance digne des premiers épisodes de la série Lost, pour ensuite et à l'issue d'un long tunnel de dialogue (celle où Larry Fishburne joue au Colonel Kurtz du pauvre) faire basculer le film dans l'actioner/survival basique reniant dans les grandes lignes la "mythologie Predator" mise en place par l'opus originel. Adieu au sens de l'honneur des chasseurs intergalactiques... au revoir la caractérisation si particulière des personnages... Et ça ne s'arrête pas là, puisque la volonté affichée de se montrer déférent envers le film de McTiernan parait par moment un brin encombrante, si le score gagne de l'ampleur à repomper la musique originale de Silvestri, le scénario lui s'embarrasse de clins d'œil qui vont jusqu'à servir de ressort à l'intrigue (le coup du corps enduit de boue arrive comme un cheveu sur la soupe).
A l'arrivée, si le film déçoit c'est plus en raison de l'attente démesurée qu'il a procuré qu'à cause d'une véritable tromperie sur la marchandise. Le spectacle n'est pas avare en action ou en bonnes idées (même quand elles sont sous-exploitées) et les Predators ont nettement plus de gueule que dans les AVP. Néanmoins le duo Rodriguez/Antal échoue là où le premier Predator avait réussi, à savoir, transcender un script anémique pour en faire le monument du film d'action que l'on connait... n'est pas McTiernan qui aimerait.
Nakadai
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le 4 août 2010

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