Cette fois, je ne vais pas vous résumer l'intrigue du film car j'admets, dans les grandes lignes, que j'ai pas tout compris moi même. Mais peu importe.
Sans aucune honte, j'avoue publiquement que j'aime la saga Resident Evil. Du moins, pour ce qu'elle est, et uniquement ce qu'elle est. Après un "Afterlife" irrésistible et vraiment fun si tant est que l'on accepte de jouer le jeu, "Retribution" se montre bien moins foutu que son prédécesseur. Pourquoi ? Parce que Anderson a voulu faire là son best-of, son fourre-tout de la saga. Forcément, c'est très sympa de sa part. Mais force est de constater que cela ne marche guère. Il faut dire en même temps que 1h 20min n'était certainement pas le format adéquat pour cette accumulation de reprises style fan service. Car il y a pas à dire, Anderson bouffe à tous les râteliers et pioche au hasard dans le jeu vidéo mais encore plus dingue, dans ses propres films ! De la base souterraine au couloir à quadrillage laser en passant par le retour presque intégral du casting des deux premiers films en piquant ça et là dans le bestiaire des jeux vidéo, le cinéaste semble avoir eu les yeux plus gros que le ventre. Mais Anderson, lui, il s'en fiche. Il n'a plus faim, mais il mange tout. Quitte à totalement foirer son film du côté de ses personnages et de son histoire. En effet, on a beau retrouver la plupart des interprètes des premiers volets, leurs scènes relèvent pratiquement de l'apparition caméo, avec deux mots de dialogues chacun, que ce soit Colin Salmon ou Michelle Rodriguez, de passage, un point c'est tout. Le scénario, quant à lui, rappelle grandement le premier opus, déjà signé Anderson. Le réal' en empreinte d'ailleurs le même schéma. C'est bien joli, mais c'est totalement vain, la surprise et l'angoisse disparues. Pour faire plus vite, je vais vous épargner le bestiaire, qui se contente de reprendre le Licker du premier film en trois fois plus gros ainsi que le Bourreau de "Afterlife", qui cette fois, a un frère jumeau. J'espérais un nouveau monstre, je n'ai eu que la variante de créatures déjà vues.
Enfin, ma plus grosse déception restera le traitement des scènes d'action. Autant, les ralentis de "Afterlife" m'avait amusé, autant les chorégraphies des fusillades et des combats au corps à corps de "Retribution" sont affligeantes de pauvreté. Ah oui, j'oubliais ! Les nouveaux personnages, tous issus du jeu vidéo, sont hélas victimes du pur Anderson adapté. Autrement dit, on file à un acteur les mêmes vêtements, les mêmes armes et le même nom que le personnage du jeu vidéo, et on en fait un rôle secondaire lambda. Le cas de Johann Urb en Leon Kennedy en est l'exemple type. Idem pour Ada Wong, qui se rapproche cependant plus de son exemple. C'est finalement Kevin Durand, en Barry Burton, qui se révèle, malgré ses courtes apparitions, comme le second rôle le plus sympa et le plus supportable du film, même si son homologue pixelisé reste à cent lieues de tout cela.
Au final, il n'est pas interdit de penser que Anderson ait pris un peu la grosse tête avec ce cinquième volet, complètement nawak et privé de toute profondeur si ce n'est celle de la relation entre Alice et sa fausse fille. Le retour de Jill Valentine est anecdotique, celui de Albert Wesker sous-exploité, bref, tout cela commence à sentir le réchauffé au micro-ondes sans cloche à plein nez. Reste que c'est tellement mal foutu que ça en est presque... énorme. Mais par pitié, Paulo, pour le sixième opus, propose nous un vrai film épique au fan service de malade. On compte sur toi. Sans déconner. Car "Retribution" est sans aucun doute le moins bon des cinq films de la franchise. Même "Apocalypse" avait un semblant de structure narrative et se terminait ouvertement pour la suite avec plus de cohérence. La vérité fait mal parfois... mais c'est comme ça. Quel gâchis...
Cela dit, il y a un réel point positif : le générique. Classe, sobre et bien fichu.