Ayant grandi dans les années 90 (maintenant considérés comme les années bénies d'une génération soi- disant "geek" actuelle, alors que c'était pas mal pourri quand même, vous imaginez les cassettes vidéo et les laser disques, même pas de DVD !), je n'avais pas vu Retour vers le futur au cinéma. Que je regrette ! Je l'ai vu un peu comme les gens de ma génération, à la télé lors d'une rediffusion lors de fêtes de fin d'année, ou en famille avec une bonne VHS ou un DVD dernier cri, ou tomber par hasard à la télé quand on a rien à faire le week end.
C'est bizarre parce que la télé je ne la regarde jamais, sauf une fois, tombé par hasard sur Marty McFly en train d'accorder sa guitare dans le garage farfelu du doc prêt à jouer avec l'ampli géant. Première scène vue, première scène marquante. Alors je n'ai plus jamais quitté le téléviseur jusqu'à la fin, comme happée par toute les aventures de Marty McFly et des expressions complètement déjantés du Doc. Et un sentiment d'injustice est montée en moi : pourquoi ne pas m'avoir montrée ce film sur grand écran ? Pourquoi mes parents, grands adorateurs du doc, ne m'en avaient jamais parlé ?
Après coup, je me suis acheté la trilogie et l'ai maté d'une traite. Pour des films qui ont 30 ans ou presque, ils ont plutôt bien vieilli ! Après visionnage le côté nostalgique, presque insouciant, des années 80 et Reagan nous envie, nous aussi on veut être aux côtés de cette époque colorée, jeune, vif et même particulièrement déjanté.
Robert Zemeckis, éternel disciple de Spielberg dont il s'est parfaitement imprégné l'univers (l'émerveillement, le divorce, le rêve américain, l'enfance) et réalisateur de talent (il fera après le culte Qui veut la peau de Roger Rabbit, le magnifique Forrest Gump, Seul au Monde), va alors réaliser son premier gros succès, énorme à sa sortie en 1985, Retour vers le futur, qui deviendra rapidement un film culte de toute une génération.
Michael J. Fox en MartyMcFly explose à la face du monde entier avec un de ses meilleurs rôles en éternel ado à la fois maladroit et charismatique, Christopher Llyod habitué aux seconds rôles joue le rôle de sa vie avec le personnage le plus fou, le plus culte et le plus barré des années 80, Emett "Doc" Brown, avec sa coupe de cheveux immonde, ses rictus instantanément identifiables dès son apparition, et son visage éberlué juste excellent qui ajoute un grain de folie incroyable au film. les autres ne sont pas en reste : Thomas F. Wilson en grand méchant est énorme, et mention spéciale à Crispin Glover en George McFly lâche et dont la performance éclipse presque tous les autres acteurs dès qu'il est dans le cadre.
Le scénario en béton est tout a fait logique (pour un film sur le voyage dans le temps c'est déjà pas mal !) qui est tout simplement génial, mélangeant aventure, science- fiction, action, voyage temporel, ambiance des années 50 avec celui des années 80, celui des parents et des enfants, mettre surtout une machine à voyager dans le temps dans une DeLorean tient du génie ! La réalisation très classique reste extrêmement efficace et très prenante, nous pose la question que l'on a tous eu envie de répondre : "comment étaient à notre âge nos parents ?", la notion de famille est très forte pendant tout le film, le tout avec un humour qui fait mouche à chaque fois. La photographie reste superbe, comme la musique originale d'Alain Silvestri qui est juste épique et instantanément culte...
Les scènes cultes comme les répliques d'anthologie s’enchaînent à vitesse grand V avec comme point d'orgue la reprise génialissime de johnny B. Goode par McFly avec un solo de guitare ébouriffant ou une course contre- la- montre juste jubilatoire avant un éclair fatidique !
Le montage est très juste, et malgré quelques problèmes (les tueurs d'origine maghrébine qui sonnent complètement faux et l'apothéose du concept "réganien" de l'american way of life par le pouvoir de l'argent), Retour vers le futur possède une vraie aura, un univers merveilleux (ah la Delorean !!!! Et Einstein !!!) qui s'embellie et vieilli comme un bon cru, à regarder plus tard avec ses enfants pour leur dire que oui, le 20e siècle, c'était bien aussi. Un grand moment de cinéma SF et de l'humour avec un brin d'action et beaucoup d'imagination ! Un feel- good movie des années 80 archi- culte et qui mérite amplement le détour
En un mot : un chef d'oeuvre, le meilleur des 3 opus. Et si vous ne l'avez pas vu, foncez aller le voir !