Une œuvre intemporelle qui fera date dans l'histoire du cinéma.

Basé sur 3 romans graphiques nommés Sin City de Frank Miller, Robert Rodriguez a co-réalisé le film avec Miller lui-même pour créer l'adaptation la plus loyale jamais vu sur l'écran. Le moins que l'on puisse dire à la fin de la séance c'est que les aficionados comme les néophytes de l'univers de Miller en prendront plein les mirettes.

Sin City est, en un mot, un séisme. Du début à la fin, ses graphismes stylisés, sexuellement évocateurs et imbibés de sang sont un régal pour ceux qui sont prêts à se soumettre à l'épreuve. Plus qu'une simple interprétation basée sur les romans graphiques, Sin City est, à très peu de chose près, exactement comme on le voit sur les cadres lambrissés de l'œuvre originale de Miller, les transformant presque en story-board du film.

Visuellement, Sin City est absolument incroyable. Tourné principalement devant des écrans verts, ce long-métrage est l'exemple même que l'on peut créer un monde avec cette méthode sans âme tout en conservant la même excitation que n'importe quel polar grandeur nature. Ici, point de plan impersonnel, tout a été finement orchestré pour nous emmener dans un univers métaphorique éblouissant. La pellicule en noir et blanc parsemée de couleur pour donner vie aux émotions est l'une des plus belles érigées à ce jour au cinéma.

Du côté du scénario, ne nous voilons pas la face, Sin City met en scène des histoires simples de brutes loin d'être complexe, mais il faut le prendre plus comme un appel des désirs les plus primaires de l'imagination masculine. Les femmes sont légèrement vêtues ou nues, les hommes sont simples et difficiles et tout le monde est prêt pour l'action. Le film et les histoires sont fortement ancrés dans le monde du film noir des années 50.

Le casting de Sin City est trop grand pour en discuter au cas par cas mais Mickey Rourke assure de manière formidable le spectacle avec Marv, cette brute épaisse, coeur d'artichaut à ses heures perdus, Benicio Del Toro est épatant en flic pourri jusqu'à la moelle qui, malgré sa mort prématurée, reste agacé le personnage de Clive Owen. Leur relation est de loin la plus succulente du film, amenant son lot de réplique culte. Elijah Wood enterre son rôle de sage Frodon pour celui d'un tueur cannibale méthodique et froid, Rutger Hauer est encore là où on ne l'attend pas, Rosario Dawson émoustille le public avec ce rôle de diablesse en bas nylon... chaque acteur présent sur le tournage apporte ce petit plus qui rend tous les personnages crédibles et charismatiques.

Véritable bain de jouvence pour le genre, Sin City est une œuvre d'une rare énergie qu'on ne se lassera jamais de voir et revoir. Une œuvre intemporelle qui fera date dans l'histoire du cinéma au même titre que des 2001 L'Odyssée De L'Espace, Orange Mécanique, Metropolis ou des Citizen Kane (à bien moindre échelle évidemment) en laissant sa griffe à travers les décennies.
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le 12 nov. 2011

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