Le film d'horreur, s'il est encore possible de l'appeler ainsi aujourd'hui, n'étant horrifiées que les rares personnes ayant vécues jusqu'ici dans une grotte aux alcôves peintes de rose, est un genre qui m'a longtemps un peu exaspéré par sa stupidité patente. Heureusement, de salvatrices soirées entre potes à mater des nanars, dans le but de pouvoir se marrer un peu et de discuter entre nous sans craindre d'être perdu dans l'intrigue, ont fait naitre chez moi une certaine sympathie pour cet exercice cinématographique.
Généralement je n'attends absolument rien d'un film d'épouvante, si ce n'est un peu de divertissement, un peu de second degré, mais surtout une ambiance, une atmosphère, un style, une patte artistique.
Soyons honnête : ce film est con.
L'intrigue n'est ni d'une originalité bouleversante, ni particulièrement accrocheuse.
Placement de produit Apple, Jumpscares fatigants, et surtout un final monstrueusement lourdingue, autant de bonnes raisons de détester ce long métrage.
Seulement, il y'a quelque chose à sauver de ce film, et pas des moindres :
Les visionnages des enregistrements en super 8.
Rien que pour ces séquences, j'ai vraiment apprécié ce film.
Une ambiance poignante, écrasante, ce putain de bruit de bobine stressant qui vient briser le silence, une sensation lointaine du "Projet Blairwitch" retrouvée, des meurtres glauques et froids dignes d'un snuff-movie, autant de petites choses qui à défaut de m'effrayer ont réveillé chez moi un certain intérêt.
Pour ces séquences, le film vaut le coup d'œil.
Dommage que cette ambiance mystérieuse qu'elles dégagent soit gâchée par une mise en lumière indélicate du dit Boogeyman.