J’étais sceptique à l’annonce du reboot, tout en le considérant comme étant nécessaire après l’échec qu’était le troisième volet de la sage de Raimi. Ce n’était pas tant le reboot qui me faisait peur, mais plutôt ce que j’avais pu en voir par image ou Bande-Annonce. La plus grande pour moi était Andrew Garfield, qui semblait camper un jeune adolescent fashion, bien loin de l’image traditionnelle de Peter Parker.

J’ai finalement fini par me convaincre de le regarder, par curiosité, et parce que je suis quand même un peu, au fond de moi, fan du tisseur (mais pas fan hardcore).

Le résultat est… mitigé, mais pas catastrophique, loin de là. Il y a du bon, il y a du moins bon, mais dans l’ensemble, j’ai trouvé que Marc Webb avait réussi à nous créer un départ intéressant pour une nouvelle saga autour de l’homme-araignée.
La première chose à noter, et elle est déjà pour moi une très bonne chose, c’est que Webb a réussi à se détacher de la vision de Raimi, et nous a proposé quelque chose de différent. L’approche est assez différente, plus centrée sur le personnage de Peter Parker, moins sur l’action, j’ai aimé cette idée. Mais il faut l’avouer, cela fonctionne surtout grâce à LA surprise pour moi : Andrew Garfield. Je l’ai dit d’emblée au début, j’étais sceptique de ce que nous montrait les bande-annonce, il collait pour moi assez mal avec l’image que j’avais de Peter Parker. J’avais tort. Certes, le Peter Parker qu’il incarne est différent du Peter Parker original, plus proche même de la version Ultimate, mais ça colle. Malgré le côté fashion qui est là et bien là, Garfield réussi à nous incarner un Peter Parker assez juste, un adolescent mal dans sa peau, maladroit et en proie au doute. Franchement, bravo à lui.
Mieux encore, et c’est là encore du à la direction de Webb et au jeu de Garfield, Spider-Man a retrouvé son humour ! Cette facette peu exploité dans la trilogie de Raimi a ici la part belle, avec l’humour vaseux du personnage, qui ne peut s’empêcher de taquiner ses adversaires de one-liners bien idiots. C’est bébête, très potache souvent, mais c’est bel et bien l’humour même de Spider-Man, celui qu’on aime, et le retrouver dans ce film a été un petit plaisir. Mention au combat dans le lycée, et à la scène cameo de Stan Lee, absolument fabuleuse.
C’est accompagné d’ailleurs d’un tisseur plus souple que jamais, avec des mouvements fluides, agiles et rapides. Il manquerait peut-être de punch et de force encore, mais je pense que c’est voulu, à la fois pour souligner l’agilité, et ensuite pour aller avec la ligne du film, à savoir la naissance même de Spider-Man.

Mais cela amène justement le premier point faible. Le film s’attarde en effet aux origines du héros, de son apprentissage, et sur le papier, ça ne pose aucun problème. Dans la pratique en revanche, si tout s’enchaîne logiquement, j’ai trouvé le basculement trop nébuleux, pas assez mis en valeur. On peut même dire que le film manque d’héroïsme. Je veux bien que l’idée est que Peter et son alter-égo ne sont qu’un, mais le problème est tout de même qu’il semble s’accommoder trop naturellement de ses pouvoirs, et qu’il ne bascule jamais vraiment dans le rôle du héros. C’est frustrant !

De l’autre côté, les personnages sont pas trop mal écrits, et bien joués. Si Garfield soutient la majeur partie dans son rôle de Peter, Emma Stone n’est pas en reste en Gwen Stacy, et le docteur Connors est également bien dépeint. Le lézard, je me place dans le camp neutre. Pas mauvais, mais pas transcendant non-plus.
En revanche, en ce qui concerne le scénario… Il y a de très bonnes idées, comme celle des origines de Peter… mais si c’est pour couper cette trame en plein milieu du film pour ne jamais y revenir, c’était pas la peine de teaser autant dessus. Et s’il n’y avait que ça ! Beaucoup d’éléments sont introduits de façon maladroite (et je pense être poli en disant maladroit, c’est dire), il y a d’autres éléments totalement passés sous silence alors qu’elles mériteraient, elles, explication, et si on prend le temps de s’attarder sur Peter, le final lui semble être bien trop expédié. Et mon Dieu, la scène « patriotique » du film… Bon, on a évité le drapeau Américain, c’est déjà ça, mais quand même ! Ce n’est pas crédible du tout, c’est même ridicule à souhait…

Au final, c’est moyen, pas vraiment transcendant, mais pas mauvais pour autant. Ça penche un peu plus vers le bon quand même, ne serait-ce que parce que ça donne un bon point de départ, et aussi parce que j'ai bien ris grâce aux répliques fanfaronnes de notre tisseur. On sent que le film a été pensé dès le début comme étant la part d’une saga, et c’est d’autant plus frustrant qu’il ne se suffit pas à lui-même. Mais pour peu que le second opus parvienne à éviter l’écueil de Spider-Man 3 et ses trois méchants, on peut avoir du bon, maintenant que le personnage a été bien campé. Et puis, je serais bien heureux, à ma grande surprise, de retrouver Andrew Garfield en Peter Parker.

Un solide 6, qui n’ira pas lorgner du côté du 7, mais ne risque pas d’aller non-plus du côté du 5.

Oh, j'oubliais... Bon sang, mais arrêtez de démasquer Spidey à tout bout de champ, ça devient ridicule à force.
Nivarea
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le 30 avr. 2014

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Nivarea

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