Globalement, The Artist est un film pas ennuyeux, mais loin d'être exaltant. On a pourtant un choix artistique bien assumé (faire un film muet en 2011, ce n'est pas la chose la plus facile à faire), mais pour bien traiter cette option, le réalisateur a décidé de ne pas hacher le film en limitant les coupures des dialogues à lire. En cela, le film reste fluide, au contraire de nombre de films d'époque qui sont trop découpés pour être regardables aujourd'hui.
Maleureusement, pour palier le manque d'informations qui en découle, il aura fallu simplifier la trame scénaristique et en même temps pousser les acteurs à surjouer. On a du coup l'impression de voir une sorte de comédie (un peu) dramatique joué par Buster Keaton. Il y a ainsi un décallage constant et perceptible entre l'histoire et le jeu des acteurs.
A la décharge de ce film, il faut néanmoins préciser que tout le film est une mise en abîme, pour la bonne et simple raison que c'est du cinéma qui parle du cinéma, et que les acteurs ont sans cesse dû naviguer entre jouer un acteur qui joue un film et jouer un personnage tourmenté ou touchant.
D'ailleurs, sur cette mise en abîme, les premières images sont une très bonne introduction au reste du film. Dommage que tout n'ai pas été de cette qualité, car au final, ce film n'a pas réussi à me faire oublier mes soucis du jour.