Un insupportable dictateur, jusqu'à 3è ou 4è degré...
Il n'est pas facile d'évaluer ou d' "apprécier" un film qui joue autant sur les différents degrés.
En effet, dans "The Dictator", Sacha Baron Cohen ne se contente plus des deux premiers degrés comme dans son célèbre "Borat", sous-titré : "Leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan". Il descend plus profondément dans les ambiguïtés qui opposent officiellement un Occident supposé "civilisé" à des cultures "tiers-mondistes" censées être forcément intolérantes et plus primaires.
Ainsi, même confronté à la société US, l'insupportable général dictateur Aladeen, leader suprême d'un pays richement pétrolier, reste égal à lui-même jusqu'à la fin du film, même quand il est obligée de travailler à New-York pour une coopérative-bio (dont il pervertit l'esprit), ou quand il en vient à faire une éloge tordue de la démocratie, en se moquant très pertinemment de sa version "à l'américaine".
Aladeen reste donc un dictateur exécrable jusqu'à la fin: raciste, méchant, égoïste, sexiste... Avec lui pas de rédemption par l'amour. Et pourtant, on comprend que les autres ,et notamment les diplomates de l'ONU et les représentants des sociétés US, ne valent pas forcément mieux que lui...
Du coup, on sort de la projection avec un sentiment de malaise dont on a plus de mal à se débarrasser qu'avec "Borat", car dans ce film, par-delà les apparences, on se dit qu'il y a sans doute plus d'éléments "justes" que d'exagération.