Un film drôle certes mais surtout très touchant

Marjane Satrapi est la réalisatrice des excellents "Persepolis" et "Poulet aux prunes". Avec "The Voices", elle change complètement de genre et s'essaye à la comédie horrifique. Choix périlleux mais réussite totale tant par le côté comique du film que par son côté sensible.

"The Voices" est drôle. On le lis partout, on l'entend partout ! C'est même noté avec un bandeau moche directement sur l'affiche. Pour passer à côté de cet aspect là du film il faut soit être aveugle, soit être sourd. Ou les 2 ! Les situations sont décalées, les plans originaux et l'univers coloré complètement déjanté. Mais en lisant les avis des uns et des autres on dirait que cet aspect là du film a éclipsé le fond de ce long métrage. Un fond bien moins drôle qu'il n'y parait. Soit je suis un être à part soit je suis moi aussi une horrible psychopathe mais de mon côté, l'aspect prédominent du film c'est bien le côté dramatique qui m'a vraiment touchée. A tel point que je suis ressortie de cette séance profondément triste.

Lorsque je donne mon avis sur ce long métrage, on me regarde avec de grands yeux, m'exhortant de ne pas être sérieuse tant montrer de l'empathie pour un serial killer ferait de même un être déviant... Jerry est certes un psychopathe qui tue des femmes et entend des voix. Mister Whiskers, son chat, le pousse à commettre des choses horribles. Bosco, grand chien pataud, est quant à lui son opposé, tirant Jerry vers le haut en le ramenant à la raison. Tels l'ange et le démon sur ses épaules, ses animaux l'obsèdent mais ils sont aussi ses seuls et uniques amis. Jerry est malade, schizophrène comme sa mère avant lui. Il ne parvient à déceler la réalité des choses qu'uniquement sous médication. Ses médicaments le coupent de sa vie intérieure et lui montrent au grand jour la misère de sa vie réelle alors il décide de ne pas les prendre quitte à commettre l'irréparable et accuser son chat de toutes les mauvaises pensées. Si ça ça n'est pas pathétique et triste...

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