Certes, comme le souligne le grand Mr Raisin-ver, il y a un coté ridicule à vouloir faire passer une femme de 30 ans, au corps si... bref, à la faire passer pour un enfant de 12 ans, mais je ne sais pas... sans doute mon petit cœur d'enfant qui se laissait émouvoir par des dessins animés (et puis, je me suis fais avoir encore récemment par King Kong aussi), mon petit cœur donc s'est réveillé et s'est glissé dans cette farce comme on se glisse sous une bonne couette lors d'un hiver glacial, grâce, ce qui est une raison valable cette fois, au jeu de la belle Ginger Rogers.
Comment ne l'avais-je pas repéré plus tôt cette incroyable femme qui joue les trois âges de la vie, qui peut être autant distante et inaccessible et dans la seconde suivante, brulante et irrésistible ?

Il y a ici dans ce deuxième film de Billy Wilder en tant que réalisateur, la marque de fabrique de ses prochaines comédies, ce loufoque, ce comique de situation dans la pure lignée des comédies de Lubitsch qu'il a assisté, cet aspect magique qui supplante le réel (même procédé de travestissement dans Irma la douce ou Certains l'aiment chaud, ou encore Fedora), ce procédé qui ne se met en place que pour mieux nous faire rêver et rire, un humour toujours à la limite du grotesque, des situations cocasses...(Aussi, le thème initial, le travestissement d'une adulte en enfant, ne bascule pas sur une pédophilie sous-jacente, non l'artifice est ailleurs, au service de la comédie).
En fait, ce cinéma correspond sans doute aussi à ce que j'en attends : m'offrir l'envie de sourire durant une demi-heure une fois le film fini, me transporter dans des situations irréelles, me laisser séduire par ces oldies qui ont pour stature une beauté éternelle...

C'est sans doute ces raisons qui me ramènent aux films de cette période. Voir par exemple Ginger jouer la gamine durant une heure pour après, quand le moment est venu de révéler son âge, la voir se transformer, sans effet numérique, en femme divinement belle....
Toute la magie du cinéma est là au final au service d'une belle comédie romantique.
Ochazuke

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