Il n 'y a pas si longtemps, j'ai eu le très grand plaisir de revoir le premier Matrix. Quand ma femme a ramené ce film de la médiathèque, j'étais donc curieux de le voir.

Or, je me suis heurté au cours de la lecture à des procédés, des tournures dans le récit. Etre brutalement sorti d'un film parce que son histoire ou ses effets de mise en scène vous sautent à la gueule est un de ces petits soucis qui restent collés à la rétine comme à la mémoire et vous bouffent l'indulgence avant même que le moindre enthousiasme puisse vous gagner.

En plus, le film ne parvient jamais à être intéressant. On voit bien où cette histoire veut nous mener. Justement, on ne le voit que trop! Ses gros sabots m'ont concassé les roubignolles. Je me suis alors ennuyé.

Heureusement Nathalie Portman! Voilà une actrice remarquable qui vous ferait passer une séance de torture pour un délice! J'adore ce petit bout de femme, son regard si plein! Il en impose. Une très grande comédienne!

Sinon, que d'ennui! C'est étrange d'ailleurs comment ce qui avait parfaitement fonctionner sur Matrix, à savoir cet amoncellement de thématiques plus ou moins hétéroclites, entre philosophie, science, technologie, éthique et politique, est ici réuni avec une lourdeur sans nom. Sur ce film, c'est gras et pénible, alors que sur Matrix ça allait de soi. Dingue, hein? Je m'interroge depuis sur le fait que les Wachowski n'ont pas réalisé le film se contentant de signer le scénario.

Je ne connais ni la bédé originale, ni ce qui a présidé à son adaptation ciné, mais j'avoue que ce film ne donne pas envie d'aller plus loin.

Le personnage de V me parait très simpliste, sous ses airs supérieurs d'aristo du couteau, adepte du talion, rimailleur de pacotille, bourré d'incohérences que le scénario n'expose pas suffisamment. Au contraire, on a l'impression que tout est lissé pour en faire un héros moderne. C'est un peu dérangeant. D'autant que ses ennemis, cette espèce de société fachoïde dépeinte à gros traits, tout aussi simplistes, n'est jamais vraiment palpable, crédible. Bref, le grand carnaval, sans critique sociale et politique digne de ce nom, brasse beaucoup de thèmes et plus encore de vent.

Du coup, tout le propos du film reste très ordinaire, voire réactionnaire. Bon, je vais cesser là, la vie est trop courte. Le film ne m'intéresse pas. Point.
Alligator
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le 9 nov. 2013

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Alligator

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