A hero never dies, sorti en 1995, n'est pas un des films les plus connus de Johnnie To, mais encore une fois on a envie de dire que c'est l'un de ses meilleurs.

L'histoire, comme souvent chez lui, est assez simple : Fong et Yam sont deux chefs mafieux se faisant la guerre pour avoir l'exclusivité sur tout le territoire hongkongais.

Jack et Martin sont tous deux des hommes de mains, assez haut gradés apparemment, des deux autres. Après s'être battu entre eux, Martin se retrouvera handicapé et Jack verra sa femme être entièrement brûlée, indépendamment de cela Fong et Yam feront la paix. Après avoir abandonné Martin, devenu invalide, à son sort, Fong ne voudra plus entendre parler de son ancien sbire, de même pour Yam et Jack. Anciens meilleurs ennemis, Jack et Martin vont donc au final s'allier afin de se venger de leurs anciens chefs.

Le film se divise donc en trois parties distinctes, deux majeures qui scindent le film et un final en apothéose, encore une marque de fabrique de Johnnie To.

La première partie est stylisée à outrance, grâce à l'utilisation de plans larges, de courtes focales donnant de magnifiques plans panoramiques typiques de ce réalisateur, et de cadrages pas toujours très réalistes mais travaillés de la façon la plus classe possible.

Bien sûr le tout est emballé de scènes de gunfights, de mexican-standhoff, de fusillades et de bagarres toujours très réussies, mais j'apporterais cependant une nuance sur certaines grosses scènes d'actions, qui ne sont pas toujours d'une lisibilité parfaite, mais toujours plus que dans la majorité des films d'action purs.

Comme d'habitude chez Johnnie To, ce qui prime avant tout ce sont les amitiés viriles, les bandes de copains mafieux, les solidarités masculines, les notions de camaraderie, de fraternité et d'honneur, et c'est avant tout de cela qu'il est question dans A hero never dies.

Une œuvre au final typique de Johnnie To, qui est une très agréable surprise, et qui tout de même sort un peu du lot de ses productions habituelles, même beaucoup si l'on considère que bon nombre de ses autres films ont énormément de similitudes ou de points communs.

Ce genre de film est l'équivalent pour nous autres européens des productions d'action hollywoodiennes. Mais si vous aimez les films de gangs, de mafia, de triades, de yakusas, etc, ceux de Johnnie To sont tellement plus classes, mieux filmés, plus intelligents et plus personnels que les films américains, que une fois qu'on commence cela devient incomparable.
Saugom
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le 5 janv. 2011

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Saugom

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