War Arrow

Une découverte …

"La flèche de la guerre" est devenue en français "À l'assaut de Fort Clarke". A la manœuvre, c'est Georges Sherman, un habile faiseur de westerns de série B qui a plusieurs dizaines de westerns à son actif, du bon comme "Tomahawk" ou les "indomptés" à des choses plus convenues comme "Bandits de grands chemins".

"War Arrow" est un film qui ne manque pas d'intérêt dans la mesure où ce western porte un regard étonnant sur le sort des populations indiennes. De même, "War Arrow" présente des approches différentes sur la manière de régler le conflit avec les indiens.

En effet, pour contrer les tribus de Kiowas qui ne cessent de harceler les colons de l'Oklahoma et le fort Clark, le major Brady (Jeff Chandler), appuyé par une instruction du pouvoir fédéral, a l'idée de recruter des indiens Séminoles malmenés et dispersés dans le passé, avec comme enjeu une reconnaissance et surtout l'attribution de terres.

Toujours pour rester sur le plan du scénario, il faut reconnaître au scénario quelques petites originalités : on découvre que les Kiowas sont en fait manipulés par un officier renégat de la cavalerie.

Mais le scénario pêche aussi par diverses faiblesses comme la romance, qu'on aurait aimé plus crédible, entre Jeff Chandler et Maureen O' Hara, un peu trop dans le genre "je t'aime moi non plus". Je dirais que le personnage de Maureen O'Hara aurait mérité d'être un peu plus construit. Un intéressant personnage est la jeune femme indienne Avis dont le nom signifie "oiseau" en indien. Tiens, c'est marrant, l'indien c'est comme le latin … ! Dommage que le personnage reste un peu trop anecdotique. On aurait pu imaginer quelque chose de plus flamboyant, de plus porteur.

Jeff Chandler dans le rôle du major doit se battre à la fois contre les indiens mais aussi contre le colonel (John McIntire) du fort pas convaincu par la nouvelle stratégie fédérale. C'est même le point intéressant du western de développer deux conceptions diamétralement opposées dans la manière d'affronter les indiens. Son personnage de major est plus convaincant que celui de soupirant auprès de Maureen O'Hara. Mais la prestance naturelle, presque charismatique de Jef Chandler et de Maureen O'Hara font qu'on prend quand même plaisir à les voir évoluer dans ce western.

Même si le film pêche certainement par un certain manque de moyens qui conduit, entre autres, à une fin un peu bâclée, on peut quand apprécier une belle photographie et un bon technicolor ainsi qu'une mise en scène très classique.

Au final, c'est un western de moins de 80 minutes où le spectateur – que je suis – trouve son compte en termes de divertissement sans pour autant crier au chef d'œuvre.