plongée lugubre

En 1943, un sous-marin américain reçoit l’ordre de secourir trois naufragés d’un navire-hôpital coulé par les nazis. L’un des survivants est une femme, ce qui provoque des tensions liées à la superstition. Très vite, le sous-marin est pris en chasse par un destroyer allemand. Pendant cette partie de cache-cache mortelle, de curieux phénomènes se manifestent, jusqu’à mettre en péril la survie même de l’équipage. À moins que le sous-marin ne recèle un terrible secret…

David Twohy aime la science-fiction et l’épouvante. Papa de l’efficace Pitch Black, il range un instant ses soucoupes volantes pour s’essayer au fantastique. Pour l’écriture, il demande l’aide d’un copain réalisateur, Darren Aronofsky, amateur de scénarios barrés (regardez Pi pour comprendre ce que je veux dire). Heureusement, David Twohy aime les histoires claires et franches qui entrent directement dans le vif du sujet.

Niveau casting, David Twohy recrute de bons professionnels ; pas des stars, certes, mais des acteurs corrects qui s’en sortent très honorablement. Chaque personnage a son importance et les prestations d’artistes comme Nick Chinlund ou Zach Galifianakis sont vraiment appréciables. Ensuite, le travail à la caméra est bon. Des prises de vues atypiques au travers du plancher, dans la double coque ou en gros plan sur un crayon qui trace sont aussi originales qu’efficaces. Les images furtives des manifestations sont également élégantes, car, contrairement aux insupportables jump scares, elles inquiètent et sèment le doute autant chez les personnages que chez le spectateur.

L’histoire n’est pas originale ni très recherchée et les rebondissements sont facilement prévisibles pour peu qu’on ait l’habitude du genre. Mais la transposition de la maison hantée dans un sous-marin est brillante, surtout à une époque où la plupart des opérations sont manuelles faute d’électronique. Les problèmes techniques deviennent rapidement catastrophiques et contrecarrent toute interprétation surnaturelle, ce qui berne efficacement le spectateur. Enfin, un sous-marin est, par définition, un endroit stressant (au moins pour les claustrophobes comme moi), alors avec un fantôme en plus, c’est cauchemardesque.

Il n’y a guère que le personnage de Claire qui est pénible. En effet, il est malheureusement très courant que l’unique personnage féminin d’un film se révèle être une hystérique qui fout un bordel incroyable sans prendre de pain (ou pire, une balle comme le blessé allemand parce que c’est la guerre). On doit donc supporter son agressivité provocatrice pendant deux longues heures, d’autant plus que c’est elle qui fait avancer le scénario. La même chose avec calme et dignité aurait autrement plus de classe que les gesticulations de cette harpie. Heureusement, la fin nous épargne un baiser incongru comme c’est souvent le cas dans la conclusion de ce genre de film, et c’est très bien.

Below est un bon film fantastique qui renouvelle le genre pourtant usé des maisons hantées dans un environnement superbement reconstitué. Les acteurs sont talentueux et la caméra sacrément bien gérée. C’est une œuvre de qualité à apprécier, mais sur la terre ferme…