Voilà un petit film d'épouvante italien à réserver à ceux qui sont patients ou qui aiment le cinéma contemplatif : le spectaculaire et les coups de théâtre en sont quasiment absents, tout son intérêt tient dans son atmosphère.

C'est l'histoire de la descente aux enfers d'un personnage qui commence par de belles séquences de traversée d'une forêt en hiver : lumière froide, arbres dépouillés, présence des animaux sauvages qu'il observe. De l'autre côté d'une rivière se trouve un village abandonné où il sera forcé de se réfugier à cause des intempéries. On suivra alors les déambulations nocturnes du personnage piégé dans un décor en décomposition envahi par la pluie et les ténèbres, hanté par des cris inhumains et d'autres indices inquiétants d'une présence peu amicale.

Lorenzo Bianchini aurait dû en rester là. C'était suffisamment beau, étrange et inquiétant pour faire un objet cinématographique digne d'intérêt mais le cahier des charges du genre exige qu'à un moment ou à un autre, tout de même, il surgisse quelque chose qui justifie la montée de la peur. On sait que c'est un peu la malédiction et le charme des films d'épouvante à petit ou gros budget, que l'obligation de montrer ce qui a été patiemment suggéré peut transformer en une seconde un film d'auteur en tour de train fantôme.

Across the River est parfois maladroit mais il offre des qualités esthétiques suffisantes pour valoir le coup d’œil.
indraens
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le 19 oct. 2014

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