Vu au cours d'une projection en histoire du cinéma des 1960's. D'habitude j'écrit à chaud mais là ça fait trois jour que je l'ai vu j'espère que n'oublierais pas trop de chose.


Le film est un très bon représentant de la nouvelle vague avec ses jeunes errants, à la mentalité complexe, ses raccords et sa cohérence malmené et son son refait en studio. Il représente selon moi une face positive de la nouvelle vague qui réussis à me faire adhérer au film par le comique et la surprise contrairement à d'autres de ses représentants: A bout de souffle (1960) de JLG qui m'a surpris et intéressé par son montage complétement brisé, peut ête, pour la première fois dans le cinéma mais qui ne m'a pas emporté, Le Mépris (1963) de JLG que j'avais execré au visionnage à cause du violent ennuie qu'il m'avait provoqué mais qui m'a réintéresser dans sa première partie et dans l'analyse qu'on en a fait en cours même si j'avais aussi des oeuvres qui m'avait plu comme Les quatres-cents coups (1959) de Truffaut sans doute moins violent dans la forme qui m'avait touché jusque dans sa derière scène ou La Maman et la Putain (1973) de Jean Eustache qui m'avait captivé par ses acteurs et par sa capacité à garder le spectateur entrainé dans un film de 4h remplis quasi exclusivement de dialogue.


Cette énumération, venait montré que mes rapports avec la nouvelle vague ne sont pas toujours excellent et que je l'appréhende parfois (comprenez chez Goddard) de façon extrêment théorique et très peu sensorielle, en terme plus simple ce que je repproche à certains de mes visionnage c'est que je ne perçois pas cette liberté de ton, ce plaisir de la surprise que devais ressentir le public de l'époque. Hors avec Adieu Philippine je ressens cela du début à la fin ce qui donne au film un aspect de comédie plutôt irrestible malgré ses longueurs.


Le film va se concentrer sur un jeune homme, Michel qui travaille à la télévision et qui va partir pour son service militaire dans 2 mois (au moment où la guerre d'Algérie à commencer) et sur 2 femmes avec lesquels il entretient des relations amicales et amoureuses. Le génie du film passe par sa direction d'acteur qui laisse une liberté totale d'interprétation au personnage principal ce qui donne lieu à des répliques tordantes pendant au moins 1h avec un héros en roue libre qui rigole de façon hyper artificielle, balance des "ouais" à tout va et parle avec un accent qui le rend assez amusant.


Cette liberté se ressent aussi dans les séquences du film qui vont enchaîner les situations amusantes et décalé sans soucis d'une structure narrative et dramatique bien défini dans sa première heure ce qui nous donne des moments de grâce suspendue comme lorsque après un repas de famille, la scène continue sur les élucubrations du grand père sur le futur ou lorsqu'on s'intéresse à un producteur de publicité raté et que celui çi se met à enchaîner les description de nouriture pour inviter une fille au restaurant. Ces scènes purement récréative s'accompagne d'une mise en scène très inspiré qui sert l'humour avec par exemple une scène où 4 amis essaye une voiture et où le plan saute pour les montré 4 fois expérimenté une marche arrière ou lorsqu'ils chantent tous ensemble et que le plan et la musique coupe à chaque fois au refrain ou qui sert l'artistique pur comme lorsque le film décide de traiter une histoire sous forme de flash back sans raison particulière ou dans une scène très amusante ressemblant à un faux plan séquence sur 2 filles qui avancent dans une rue mais volontairement saboté par des sautes visibles.


Seulement derrière tout cela, derrière cette liberté et cette euphorie de la jeunesse plane l'ombre de la guerre qui arrive et la deuxième partie du film va, tout en gardant sa liberté de départ, de plus en plus enfermer ses 3 personnages centraux dans un lieu, La Corse et faire implosé leur tention amoureuse (exprimé dans une scène de crise de nerf pathétique sur une plage) et l'état de tension du jeune homme.


Cette partie au rythme moins dynamique nous fait ressentir le temps, ainsi que le drame qui se joue subtilement au fond des personnages ce qui dure jusqu'au final qui paraît interminable et qui fait se succéder 2 ambiance musicale assez opposé, une douce et une plus tragique rappelant les 2 parties du film mais aussi l'omniprésence musicale qui le compose et qui fait de cet oeuvre une comédie libre qui se mue en une sorte de mélodrame, de drame en musique.

KumaKawai
8
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le 8 oct. 2022

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