On retrouve dans Adieu Philippine le thème des vacances, de la jeunesse et de l'amour, avec en toile de fond l'insouciance comme remède à la guerre d'Algérie. Jacques Rozier adore les îles et il y campe ses personnages. Michel travaille pour l'ORTF, mais comme son personnage machiniste, il est fantasque et imprévisible, et au contraire de sa famille, il veut vivre. Juliette et Liliane sont vendeuses chez Prisunic, mais ce sont surtout des midinettes consommant la musique de l'époque, en quête de flirts, et que l'on imagine devoir bientôt se marier. Pour elles aussi, ce sont les derniers instants d'insouciance. Si ces personnages vont au Club Méditerranée, peut-être filmé pour la première fois, ils le quittent pour les plages sauvages de la Corse. Les personnages tombent en panne d'essence et devront vider symboliquement leur jerrycan pour aller puiser l'eau à la rivière. La société de consommation naissante s'efface pour un retour aux sources. Ce film est tout simplement un chef-d'oeuvre.