Le temps d'avant les chinois
Au début, c'est innocent, on a ce jeune qui démarre sur les plateaux télés à une époque ou le cinéma commence à se libérer. On a ces deux jeunes filles, belles, gloussant en permanence, qui se laissent charmer par n'importe quoi... Qui se font des paris sur qui aura le mec... C'est splendide, leur amitié rayonne à l'écran, on fond à chacun de leurs sourires... Et la séduction commence, on ne sait pas qui préfère qui, c'est d’ailleurs dur de les dissocier l'une de l'autre, elles sont les mêmes, féminines et charmantes toutes les deux.
C'est fascinant de voir cette époque révolue vivre sous nos yeux, de revoir ce grand-père crier d'un ton alarmiste contre la menace chinoise... On aurait pas pu faire prédiction plus juste. Et de voir que la jeunesse est la même qu'aujourd'hui, tout en étant complètement différente. Pas de révolution sexuelle, le sexe est loin, on l'écarte, on se séduit sans s'embrasser.
Et enfin le voyage en Corse, road movie complètement bourré d'énergie derrière un cinéaste verreux. C'est génial, ça ne s'arrête jamais, c'est toujours aussi pur dans son intention de retranscrire avec simplicité la jeunesse, ses passions... Avec des scènes d'anthologie, comme ce plan où l'une des fille nous fixe en dansant le cha cha cha, c'est entrainant au possible, on est subjugué par le désir contenu dans ses yeux.
Un film formidable qui résume en moins de deux heures la jeunesse d'une époque, avec sincérité. Et voir quelque chose d'aussi humble, léger, généreux et sincère... Ça fait plaisir.