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Adrénaline
3.3
Adrénaline

Film de Albert Pyun (1996)

Un petit film d’action fauché d’Albert Pyun avec Christophe Lambert, avouez que dit comme ça ça n’a rien de bandant pour le commun des mortels. Notre Cricri national n’est clairement pas le meilleur acteur de sa génération et n’a rien fait de vraiment bon depuis, pfiou, fort longtemps. Et le nom d’Albert Pyun ne dira certainement rien à la majorité d’entre vous. Pourtant ce dernier est loin d’être un manche, même s’il a toujours été cantonné aux séries B (Nemesis, Cyborg, Omega Doom), voire Z (Tales of an Ancient Empire), et autres suites lowcost de films à succès (Kickboxer 2 et 4). Le bonhomme sait ce qu’il fait et est, de manière générale, un bon tâcheron. Il est d’ailleurs souvent apprécié des amateurs de cinéma dit « de seconde zone », voire de nanars. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a que du bon dans sa filmographie, loin de là, et Adrénaline en est l’exemple même. Car même s’il est loin d’être catastrophique, il ne risque pas de redorer le blason de Cricri Lambert.


Il faut dire que la post production compliquée n’a pas aidé. Le film a subi plusieurs montages, Bob Weinstein de Dimensions Pictures a ordonné de retourner certaines scènes par un autre réalisateur. On se retrouve au final avec un montage américain de 77minutes, un montage européen de 102 minutes, et Albert Pyun aurait un director’s cut de 112 minutes qui serait en cours de restauration. Un bien beau bordel donc. L’histoire ne se passe plus en Roumanie comme ce qui avait été tourné au départ mais, soit-disant, à Boston aux États-Unis. Et j’avoue qu’il y a de quoi sourire lorsqu’on voit que la Police du film roule en vieille Lada toute moisie. Mais bref, tout ceci n’est que détails et intéressons-nous au film à proprement parler.
Après un générique d’intro composé de stockshots de scènes de guérillas et de manifestations, histoire de montrer la gravité du sujet qui va être traité (mouais), le film commence par un très long plan séquence de plusieurs minutes des plus réussis. On ressent très vite le côté post-apo guerre nucléaire grâce à un tournage en Europe de l’Est dans des décors détruits d’après-guerre rendant le tout très crédible. L’ambiance est poisseuse, crasseuse, parfois même morbide. Mais on commence très rapidement à s’inquiéter. Voilà que le film a commencé depuis 20 minutes, et pas l’ombre de notre Christophe. Aurait-on eu droit à un marketing à la con où celui qui est annoncé comme tête d’affiche n’a en fait qu’un caméo de 2 minutes ? Heureusement, à la 23ème minute, c’est la délivrance. Notre Cricri national arrive, avec son œil qui n’aura jamais autant dit merde à l’autre, son rire à la con, et son anglais saupoudré d’accent français inimitable. Et là, le film peut commencer.


Il s’engage alors sur une course poursuite entre des agents de police et une sorte de mutant infecté cannibalo-psychopathe dans les couloirs et pièces d’un bâtiment abandonné. Des couloirs sombres, des couloirs longs et humides, mais surtout très sombres. Albert Pyun essaie de faire monter la tension, parfois de manière un peu trop longue et appuyée et… punaise, ça fait 20 minutes qu’on voit errer des gens dans des couloirs sombres, un flingue à la main, à la recherche d’un mec difforme qui massacre des gens hors champ. Ça commence à faire un peu long et niveau diversité des décors, ce n’est pas vraiment ça. Mais ça continue encore et encore, ça longe les murs, ça rampe, ça relonge les murs, ça rerampe, toujours dans l’obscurité et la lueur des torches. On se rend compte au bout d’un moment que ça va être comme ça jusqu’à la fin du film car la traque est filmée quasi en temps réel. Et force est de constater que ça devient rapidement ennuyeux. Pyun a beau soigner ses plans et essayer de faire monter la pression tout du long, le scénario quasi inexistant et l’absence totale de rebondissement rendent cette course poursuite sans réelle saveur. On ne peut pas dire que c’est complètement mauvais, car Cricri Lambert est plutôt en forme, exécutant lui-même plusieurs de ses cascades, et les quelques effets gores sont réussis, mais le film ne passionne jamais. Pire encore, on a envie de faire mumuse avec le bouton avance rapide de la télécommande. Et ça, ce n’est pas très bon signe en général.


Avec Adrénaline, Albert Pyun nous propose une énième petite série B fauchée post-apo. L’univers dépeint a beau y être crédible, on s’ennuie malgré tout 1h30 durant. Même les amateurs de cinéma bis n’y trouveront pas leur compte. Vite vu, très vite oublié.


Critique originale : ICI

cherycok
4
Écrit par

Créée

le 19 nov. 2018

Critique lue 341 fois

cherycok

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