Ce film est irritant. Il peut mettre mal à l'aise.
Voir la misère montrée aussi cruement n'est pas anodin.
L'absence de toute morale peut s'avérer choquante.
Plus je le vois, plus il agit comme du poil à gratter en plus de se comporter comme un pavé révolutionnaire lancé à la face des bien-pensants de tout poil.
Je l'ai découvert jeune, très jeune !
Mon père ne réfléchissant pas des masses à ce qui convient de montrer à une gamine de moins de 10 ans. C'est en le revoyant, que j'ai pu comprendre, apprécier.
Ca fait partie des choses qui font que j'ai grandi trop vite.
Que doit-on comprendre de l'histoire de cette famille ?
Quel message universel se cache derrnière cette aventure si intime et privée ?


A film monumental, bide commercial malgré les récompenses raflées à cannes l'année de sa sortie.
Accusé à tort d'avoir fait un film contre les pauvres à cause de ce titre provocateur (certains n'ont pas daigné voir le film en entier), Scola s'en prend plein la tête par les cathos et l'élite démocrate chrétienne.
Comme quoi, être un bon croyant n'empêche pas d'être con, sinon, ça se saurait.


Ce qui dérange dans ce film, c'est qu'il n'enjolive aucunement un quotidien sordide. Il n'apporte aucune lueur d'espoir car ses personnages ne sont en aucun cas des héros mais simplement des humains affreux, sales et méchants qui vivent comme ils peuvent et se débrouillent avec ce qu'ils ont. Le réalisateur n'idéalise en rien la figure du pauvre comme dans Le voleur de bicyclette. Il n'y a aucun misérabilisme ni militantisme ici.



aussi triste que soit leur situation, aussi douloureuse que puisse être leur angoisse, les "pauvres" n'ont aucune raison de ne pas savoir rire, de ne pas être roublards, méchants, sadiques, sans scrupules, exactement comme le sont les riches !



Scola s'est servi pour planter son décor d'une ébauche de documentaire que Pasolini avait projeté de réalisé sur les borgate, ces barraques montrées dans le film, réalisées de bric et de broc sans permis et souvent insalubres. Assassiné, Pasolini n'a pas pu venir à bout de ce projet.
Mais comme il est scénariste, Scola prend ses distances par rapport à la forme documentaire et ne reste pas à l'extérieur des personnages qu'il fait vivre. Il investit leur vie. En tant que participant actif à la vie politique de son pays, il connait ses gens, ses quartiers, leus problèmes et les solutions qu'ils appliquent pour survivre.
Ce bdsonville qui sert de cadre à cette histoire minimaliste lui donne une allure de tragédie.



La famille, c'est comme la merde, plus c'est proche plus ça pue.



On est à 100 lieues de l'image de la famille telle qu'un refuge, un havre de paix qui réconforte.
L'image de l'enfance est celle de l'innocence. Ils sont bien protégés dans un parc improvisé mais qui n'est pas étenrel. Cette fille aux bottes jaunes, que l'on retrouve est le symbole de cette pureté mais au cours du film, le monde des adultes l'a contaminée.
Giacinto est un pauvre mais il n'a rien à envié aux défauts méprisables d'un Harpagon. On pourrait d'ailleurs fort bien lui attribuer ces vers de Molière



"Cela est étrange, que mes propres enfants me trahissent et deviennent mes ennemis !



Les deux oeuvres étant des comédies sombres et cruelles.
Entouré d'acteurs non professionnels, Nino Manfredi nous offre une prestation mémorable. Grimé en viel homme, un oeil fermé, il offre une palette monumentale et se fond au milieu des habitants de ces borgate, choisis pour leur trogne. Eux ne jouent pas, ils sont !

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le 11 mars 2016

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Rawi

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