Qu'est-ce que j'aime Colin Farrell quand il joue des personnages tout embêtés, empêtrés, un peu nul, à côté de leurs pompes, bougons... comme dans True Detective ou The Lobster, il nous joue quelqu'un qui se fait marcher sur les pieds, démissionnaire de sa vie professionnelle comme familiale, déléguant son rôle de père à une machine, même pas fichu de juste apprécier les gens qui lui donnent des coups de main comme son pauvre voisin flanderisé en permanence par notre Colin décidemment pas cool... bon, quand on voit la société dans laquelle ces personnages vivotent, on n'est pas loin de l'enfer chic et vide de "Her" où tout le monde est beau et où tout le monde vit dans des intérieurs parfaits et minimalistes, comme si, encore une fois, Apple ou Wes Anderson avaient pris le contrôle de nos goûts et de nos vies. Cela reste une très belle histoire de désincarnation, où l'humanité est mise en archive pour mieux nous souvenir de sa justesse, de sa fragilité, le comble étant que le plus "humain" dans cette histoire, en tout cas le plus sensible, n'est pas un humain, mais une chimère, une construction, une illusion existant seulement en tant que service à la personne, pour satisfaire la nostalgie d'un monde où les liens existaient, charnels ou intellectuels, par le dialogue, l'écoute... non, mieux vaut se foutre un casque sur les yeux et laisser les applications et les "intelligences" s'occuper des tâches pénibles comme celles d'écrire des critiques de films, d'élever des enfants, jouer avec eux, ou être tendre avec ses conjoints...

Claudeuh
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le 2 mai 2024

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Claudeuh

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