Film de guerre tourné alors que celle-ci battait son plein, ce film fait partie de ce qu’on désigne comme un soutient à l’effort de guerre, en présentant l’armée américaine au combat, avec tous les aléas que cela peut comporter.
C’est l’armée de l’air qui est à l’honneur. Certainement pas un hasard, car Howard Hawks l’amateur d’aviation avait déjà situé dans ce milieu un de ses meilleurs films « Seuls les anges ont des ailes » (1939) avec Cary Grant et Jean Arthur.

Ici, une patrouille embarque à bord du Mary-Ann, un bombardier Boeing B-17 « Flying Fortress » qui doit aller de San Francisco vers le Pacifique (Hawaï), le 7 décembre 1941. L’équipage va survoler Pearl Harbor en flammes…
Suivent des péripéties dans les airs et à terre. Personnellement, malgré toute l’estime que j’ai pour Howard Hawks, je considère ce film comme mineur. Sans le nom du réalisateur, je ne l’aurais probablement pas vu, et le nombre de notes attribuées à ce film sur SC me paraît révélateur.

Le seul personnage que j’ai trouvé intéressant est celui joué par John Garfield qu’on sent un peu désabusé et presque en dehors de tout cela, car il sait déjà qu’il veut quitter l’armée. Cela ne l’empêchera pas de risquer sa vie pour sauver celle d’un camarade à un moment particulièrement difficile. Sinon, j’ai constaté qu’en dépit du thème guerrier, le film peine à vraiment démarrer, car les premières scènes de combat n’interviennent qu’après environ 1h15 de film. Toute la première partie est consacrée à l’exposition de la situation, des déplacements rythmés par les décollages et atterrissages. Howard Hawks et le thème de l’amitié virile ? C’est un peu long, même si ensuite il y a de quoi se mettre sous la dent. Certaines scènes sont même assez impressionnantes de réalisme (utilisation de maquettes de grandes dimensions !) Il y a des combats aériens avec mitraillages d’avions et explosions en vol, avions qui s’écrasent au sol en flammes, attaques de navires japonais, etc.

Howard Hawks connaît son métier mais on sent dans ce film qu’il fait avec les impératifs du moment. Le scénario signé Dudley Nichols va au-delà de la réalité historique, patriotisme oblige... Ainsi, le film utilise astucieusement quelques images d’archives qui ont pu induire certaines confusions dans les esprits, en illustrant des faits auxquels elles ne correspondent pas.
Electron
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le 22 mai 2013

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