Tatie Danielle au masculin

Dernière réalisation en date de Hervé Palud, ce film, sorti en 2004, n'est vraiment pas terrible. Bon, en même temps, ce n'est pas très surprenant, c'est vrai que le réalisateur ne brille pas de par ses comédies et puis le scénario annonce tout de même une comédie assez lourde, une sorte de "Tatie Danielle" (très bon quant à lui) version vieux con. Patrick Lechat, père d'une famille aisée vivant dans une banlieue chicos à l'américaine, est fauché. Mais il vient d'hériter de son père, cependant ce dernier à tout laisser à son demi-frère Albert, qu'il va alors falloir convaincre de partager l'héritage. Et vous l'aurez compris, Albert est le vieux con en question. Alors voilà, le film est un peu une sorte d'hybride entre "Tatie Danielle" donc et "Les Visiteurs" car le film présente tout de même Albert comme étant le plouc ne comprenant rien au monde moderne. C'est donc une chute de gags un peu lourdaud qui commence à s'abattre sur le film dès qu'Albert arrive dans la famille très huppée de Patrick. Pourtant, le film commence assez bien, surtout lorsque Patrick se trouve chez Albert. Certes, c'est trop poussé, de toute façon, c'est un peu la marque de fabrique du réalisateur de toujours tout exagérer, mais nous avons des gags plutôt drôles. Si le film appuie très fortement les clichés du plouc perdu au milieu de la campagne, il appuie aussi celui de la famille très branchée, à l'américaine. Et pour ça, je dois dire que Arielle Dombasle est parfaite. Néanmoins, on a du mal à y croire et cela ne fait surtout qu'appuyer sur l'inévitable dénouement, qui devient alors très prévisible, avec une morale éculée, simpliste et surtout complètement irréaliste. Surtout que les personnages ne sont pas assez travaillés pour faire ce revirement de situation de façon crédible. Je dois dire que je ne me suis cependant pas trop ennuyé dans l’ensemble car Christian Clavier (dont la carrière commence d'ailleurs, à partir de ce film, à prendre le tournant du personnage bourgeois faussement gauchiste) et Michel Serrault sauvent les meubles, même si ce dernier surjoue quelques fois. "Albert est méchant" n'est donc pas une catastrophe mais laisse tout de même dans l'ensemble à désirer.