Un Walden rate...mais beau à voir.

Un film très canadien, avec des acteurs bien connus dans le Canada anglophone (mais peu par moi - les deux solitudes😇). Des acteurs fort compétents par ailleurs, qui insufflent un peu de souffle à ce film qui narre une histoire de transformation de soi, de prise de maturité soudaine.

Un romancier volage et irresponsable (Leif) a négligé ses 2 fils, fils nés de mères différentes, l'un jeune adulte (Jake) et l'autre (Iggy) qui a une douzaine d'années, et qui ne se connaissent pas.

Leif revient à la maison (où habite son ex -femme Rita et Jake), plus saôulard et brouillon que jamais. Il a un projet en tête auquel il tient mordicus : écrire un roman sur les beautés de la nature sauvage ontarienne au chalet qu'il possède sur le bord d'un lac dans le parc Algonquin…à 4 mains. Et tout de suite, car il a déjà un contrat avec un éditeur. Oui, parce qu'il veut mieux connaître et se faire apprécier de Jake, qui est rebelle à Leif et lui reproche de l'avoir délaissé, ainsi que Rita. Après une querelle vu cette demande pressante, ils partent au chalet.

Jake y fait assez tôt la connaissance d'une jeune fille mystérieuse mais fort sympathique, Carmen, et de son fils, sans plus.

Mais le drame frappe soudainement peu après avoir commencé à s'installer quand Leif meurt subitement, remettant en question leur beau projet de roman à 2, il va sans dire.

Aux funérailles, Jake retombe sur Carmen, qui lui explique alors qu'elle fut récemment la maîtresse de Leif, et que son fils Iggy est donc nul autre que le demi-frère de Jake. Ces révélations faites, Rita fait la connaissance de son beau-fils sans faire de scène à Carmen. Et Jake, Carmen et Iggy de repartir au chalet, car Jake s'est juré qu'il honorera le contrat de publication de feu son père et qu'il le finira, ce Walden à la canadienne.

Le restant du film narre comment se tisse un lien entre ces 2 demi-frères, une relation quasi père/fils vu leur différence d'âge. Les images et la bande sonore sont superbes et font vraiment une peinture automne à couper le souffle, alors que Jake et Iggy vont en canoë à la recherche d'un arbre où un mystérieux fer à cheval est cloué et qui constitue un élément crucial pour la clef du fameux projet de roman. Oui, quel drôle de quête, mais bon, ça permet de motiver leurs longues pérégrinations. Quant au roman, inutile de dire que le temps consacré à la recherche du sacré fer à cheval a rongé le projet d'écriture, qui a avancé quelque peu, mais auquel il reste beaucoup de travail à faire.

Ultimement, après la suite attendue d'espoirs déçus, de malentendus et de réconciliations, tout est bien qui finit…??? Au retour, Jake va rencontrer l'éditeur du roman pour lui montrer l'état d'avancement du roman mystique de Leif et Jake sauf que ..

Leif aura été ce père affabulateur, narcissique et menteur jusqu'à la fin. Un contrat ? Nul contrat n'avait été signé. La figure de Jake en dit long…Mais on sent que la somme des expériences que ce projet final avec ce père décevant lui a permis d'accumuler lui a été positive. Et il y a toujours cette belle Carmen…


'Algonquin' est ce que j'appelle un beau petit film, comme le cinéma canadien en produit tant: une historiette où surviennent des drames humains, mais qui s'attardent sur la trajectoire personnelle d'un personnage. Un film à belle photographie qui rend l'expérience des plus agréables, que traversent les personnages sans faire trop de vagues. Le tout est un peu monotone, mais se laisse écouter surtout à cause du magnifique décor de cartes postales. Pas plus qu'un 6/10 généreux, car il est beau, ce parc et j'adore la nature.


RichardPoulin
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le 14 sept. 2022

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