Tout le monde connaît Martin Scorsese, mais peu de gens connaissent Alice n'est plus ici (et j'en faisais partie jusqu'à aujourd'hui), film sorti un an avant le bien plus connu Taxi Driver. Sans être l'un de ses meilleurs longs-métrages, je dois bien avouer que j'ai passé 2 heures bien agréables, même si j'ai quelques problèmes avec certains points, mais j'y reviendrai.

Alice rêve depuis toute petite de devenir chanteuse, mais la vie l'a rattrapée et a fait d'elle une femme au foyer coincée entre un mari qui ne lui porte aucune attention et une tête à claques de fils. Subitement veuve, elle décide de tout quitter pour revenir à Monterey, la ville de son enfance. Mais son manque d'argent et les rencontres hasardeuses qu'elle va faire vont entraver son projet. Et puis elle rencontre David...

Qu'on se le dise, Alice n'est plus ici est un film vraiment sympa et qui ne manque pas d'idées : le début en mode âge d'or d'Hollywood est vraiment excellent, tout autant que le bond dans le temps péremptoire avec la désillusion que connaît Alice. Ellen Burstyn brille dans ce rôle, Kris Kristoffersson et sa barbe sont juste... grrrrr ! (d'ailleurs, la scène de leur premier baiser fait partie définitivement de mes scènes romantiques préférées) et Jodie Foster, qui interprète une amie du fils d'Alice, est, comment dire... weird. Le film est simple, efficace et bien rythmé. Techniquement, il n'y a que du positif.

Mais il y a quelque chose qui me froisse légèrement : à la mort de son mari, Alice considère qu'il est à présent temps pour elle d'aller vivre son rêve, ce qui est d'autant plus courageux qu'elle part sans argent et sans ami. Plus tard, alors qu'elle rencontre Ben (génialissime Harvey Keitel, soit dit en passant) et qu'elle se fait menacer par celui-ci, elle brave ses peurs et s'enfuie loin de lui, chose qu'elle n'aurait jamais faite avec feu son mari. Et à partir du moment où elle rencontre David, pouf ! ses ambitions ne lui servent plus que comme carburant pour jouer au chat et à la souris avec lui. Du coup, le film se termine un peu en queue de poisson : on revient à la situation initiale, c'est-à-dire une femme qui a complètement délaissé ses rêves pour suivre un homme, à la seule différence que celui-ci est stable (et a une barbe). Je suis perplexe...

Je ne comprends pas qu'Alice n'est plus ici ne soit pas plus connu. Malgré ce que je viens d'expliquer précédemment (et qui à mon avis relève de ma capacité à toujours me prendre la tête devant tout et n'importe quoi, m'enfin passons), ce film n'a pas à rougir de quoique ce soit, si ce n'est qu'il soit sorti un an avant Taxi Driver...
Nolwenn-Allison
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le 2 févr. 2014

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Nolwenn-Allison

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