Alien: Covenant par AlexandrePayn

/!\ Critique contenant des spoils /!\

En allant voir ce nouvel opus de la saga Alien, je ne m’attendais pas à grand-chose. Pas que son prédécesseur m’ait déçu, au contraire même. J’avais à l’époque trouvé l’avis générale assez dure envers Prometheus, qui pour ma part reste un bon film de Science-fiction même si il est à des années lumières des grands classiques de la SF qu’a pu réaliser Ridley Scott, cela restait tout de même à mon humble avis, un film honnête et un bon divertissement.

Mais hélas, force est de constater que ces dernières années Monsieur Scott alterne entre le au mieux, « sympathique » (The Martian, Prometheus) et le mauvais (Cartel, Robin hood, Exodus…) loin, bien loin des années où le monsieur enchainait les chefs d’œuvres tel que Alien : le huitième passager, Blade Runner ou encore quelques années plus tard les excellents Gladiator et Black Hawk down.

On remarque d’ailleurs que dans sa carrière Scott a souvent connu ces périodes où il a enchainé des films plutôt moyens, avant que d’un coup, son génie refasse surface le temps d’un film ou deux. Cependant la période de mou du réalisateur commence à durer et cela fait plus de dix ans que l’on n’a pas eu un grand film de sa part. Entre ce constat et mon amour pour la saga Alien et un Prometheus qui ne m’avait pas déçu, j’étais à la fois un peu inquiet à l’idée d’aller voir cet Alien : Covenant mais aussi très curieux de ce que Ridley Scott allait proposer et comment il allait faire le lien entre Prometheus et Alien 1.

Après une introduction sympathique mais somme toute assez classique dans le genre (car qui dit sommeil cryogénique dans un vaisseau spatial, dit catastrophe, dit réveil en panique de l’équipage et enfin dit, réception d’un signal de détresse sur une planète perdue afin d’aller l’explorer parce que sinon bah y’a pas de film).

Le film débute réellement lors de la découverte et de l’exploration de la dite planète. Dans un cadre sublime, bien que peut être pas assez dépaysant à mon goût, on suit l’équipage à la recherche du docteur Elizabeth Shaw. Les minutes défilent et la tension monte petit à petit, jusqu’à atteindre son paroxysme lors de l’apparition de l’Alien. Scène que j’ai trouvé incroyable tant je l’ai trouvé intense, violente et surtout surprenante. Je ne m’attendais pas à une telle entrée en matière, on est généralement habitué dans la saga Alien à une montée en puissance dans l’horreur assez lente, mais ici Ridley Scott casse les habitudes et nous proposant très tôt dans le film une scène qui choque autant par son rythme endiablé et la tension qui en découle que par sa violence. Je dois avouer que l’espace d’un moment j’ai été conquis et j’ai cru que le grand réalisateur qu’est monsieur Scott avait retrouvé son génie d’antan.

Cependant le film ne parviendra par la suite jamais à réitérer ce genre de séquence et la tension va retomber très rapidement. Malgré une seconde partie plutôt calme et plaisante, où l’on nous laisse le temps de souffler via une longue phase d’explication sur les intentions de David et sur l’origine des Xénomorphes (qui au passage perdent une partie de leur aura mystérieuse en voulant absolument tout nous expliquer, mais bon depuis Prometheus on s’y attendait). Le film enchaine avec une dernière partie pleine d’action plutôt quelconque et à la limite du ridicule par moment, notamment le Fassbender VS Fassbender qui est à deux doigts de tourner en combat à la Matrix. Après un dernier affrontement contre l’Alien expédié en deux temps trois mouvements (c’est le cas de le dire), un cliff-hanger que l’on voit venir à des kilomètres (et je suis gentil) et une séquence finale plutôt cool, le film se termine.

Bien que déçu par la dernière partie du film je dois avouer ne pas avoir vu le temps passer lors de ce visionnage d’Alien : Covenant, ce qui est bon signe. Bien que très classique de par sa construction et assez peu original si ce n’est sur une scène ou deux, le film a le mérite de ne jamais nous ennuyer. Magnifique esthétiquement, bien rythmé et intriguant, on a envie tout au long du film d’en savoir plus. On a envie de savoir ce qui est arrivé au docteur Shaw après Prometheus, on a envie de comprendre les intentions de David et enfin, on a surtout envie de connaitre les origines du Xénomorphe, créature mythique et légendaire qui a marqué à tout jamais une génération.

Alors certes les réponses qu’apporte cet opus ne conviendront pas à tout le monde, on pourra relever aussi quelques incohérences (qui seront peut être expliqués lors d’une éventuelle suite) mais j’ai personnellement plutôt apprécié la façon avec laquelle Ridley Scott à fait le lien entre Prometheus et Alien 1. L'origine qu'il donne aux Xénormorphes et assez logique au final, bien que peut être assez convenu, mais j'ai tout de même été agréablement surpris par le rôle que prend David dans toute cette histoire.

Hélas je ne peux pas m’empêcher après visionnage de ressentir de la déception, pas forcément vis-à-vis de la saga, car je trouve que c’est une inutile de comparer un opus avec un autre mais une déception sur le film en lui-même. Comme je l’ai dit plus haut, j’ai trouvé le premier tiers du film très prometteur, plongé dans une ambiance mystérieuse et sombre, pleine de tension. J’espérais que le film continue sur cette lancée, à l’inverse après un entre-deux un poil trop calme et porté sur les révélations en tout genre. Le film sombre dans la facilité en s’orientant vers le film d’action lambda. Certes, pas un mauvais film d’action, loin de là, mais rien de bien exceptionnel non plus et encore moins original. Ce qui fait que je ressens un profond sentiment de gâchis vis-à-vis de ce film. Je ne peux m’empêcher de penser à ce qu’il aurait pu donner en continuant sur sa lancée initiale.

Parmi les autres défauts* qui m’ont marqué, il y a celui des personnages. Tous hormis Fassbender (qui tient le film à lui tout seul) sont oubliables, sans charisme et à aucun moment je ne me suis attaché à l’un d’entre eux. On peut se dire que c’est un choix du film de vouloir nous proposer des protagonistes assez « normaux/communs », correspondant à ce que pourrait être un équipage de colons lambda. Cependant je pense que cela aurait pu être bien mieux traité, notamment en leur apportant plus de profondeur et un background qui nous aurait permis de nous y attacher un peu plus.

Ces éléments couplés à plein de petits défauts, font qu’au final j’ai un avis assez mitigé sur Alien Covenant. Pas un mauvais film, pas un grand film, simplement un petit film de Sci-fi sympathique qui se laisse regarder mais qui aurait pu être bien plus. Un profond sentiment de gâchis après une si bonne première partie et surtout lorsque l’on sait de quoi est capable la personne derrière ce film.

**notamment la coupe de cheveux champignon de Katherine Waterston, impardonnable.*