La Liz à Minnelli
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Allons donc, papa ! fait suite au Père de la mariée qui avait connu un grand succès à sa sortie. Il s’agit d’une comédie plus caustique qu’il n’y paraît.
J’aime cette histoire portée par un formidable Spencer Tracy, toujours au top, tenant le rôle de Stanley Banks. Ici, il affronte la rude épreuve d’accéder au statut de grand-père. Si l’histoire est traitée avec humour, il n’en reste pas moins que cet homme est plongé dans la solitude. Il est extérieur à l’effervescence enthousiaste qui précède la naissance jusqu’à l’évènement attendu. Il n’est pas au diapason des membres de sa famille et ne devient pas gaga de son petit-fils dès qu’il le voit, comme les autres. La relation avec le bébé est loin de s’établir naturellement. Les deux font preuve d’un rejet relationnel réciproque, jusqu’à l’énorme bourde de Stanley qui va faire basculer cette impasse relationnelle.
Tout en traitant le sujet avec distance, légèreté et de façon parfois caricaturale, le film met en scène des relations familiales qui interrogent et qui sont finalement assez fréquentes : la difficulté à lâcher ses enfants et les laisser vivre leur propre vie. Entre grands-parents paternels et grand-mère maternelle envahissants, cherchant à tout contrôler sous prétexte d’affection et de vouloir aider, le jeune couple a du mal à faire face et à exister.
Ellie, la jeune maman, finit par exploser et réclamer son espace vital pour son mari, pour elle et pour l’enfant à naître. Cela donne lieu à une séquence intéressante. Son comportement est affectueusement qualifié « d’hystérique ». Un qualificatif qui a longtemps été appliqué aux femmes, dans le langage courant, pour désigner leur comportement quand il est jugé excessif, trop émotionnel. Réaction typique d’un milieu et d’une époque où une femme doit se montrer constamment mesurée, maîtresse d’elle-même, douce et affable. La colère étant valorisée uniquement pour les hommes qui ne seront pas qualifiés d’hystériques s’ils tapent du poing sur la table.
Allons donc, papa ! éveille en moi beaucoup de compassion pour Stanley, le seul personnage que je trouve vraiment intéressant et attachant, parce que authentique et pour les grands-pères qui peuvent parfois se sentir laissés sur le bord de la route face à l’événement de la naissance d’un petit enfant.
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le 18 avr. 2024
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