Des conséquences de l'ébriété nocturne en milieu académique

Comédie culte (enfin surtout au royaume du burger, et quand je dis "surtout" en fait je veux dire "exclusivement"), Animal House est surtout une pierre angulaire du genre puisqu'il s'agit du film qui a façonné trente ans de comédies très sexuées et graveleuses sur les grands ados.


Arrivant quelques mois après Hamburger Film Sandwich qui posait déjà les bases en matière de mélange rire gras/belles pépées, il jouit pourtant d'un humour bien plus complexe... hum non, plus profond... hum non, on va dire plus travaillé que ce que le pitch de départ laisse supposer. Attention, le quota de blagues bien lourdes en dessous de la ceinture est bel et bien atteint. Cependant l'humour du film, même s'il ne vole généralement pas haut, se repose aussi sur d'autres ressorts, notamment en montrant un attachement et une tendresse sans bornes pour ces étudiants qui ne vivent que pour la déconne et ont pour seul plan d'avenir leur prochaine cuite.


Qu'on soit client ou non, John Landis, bien aidé par le scénario de Doug Kenney (et quand je dis "scénario" en fait je veux dire "joyeux bordel manuscrit"), apporte au film une énergie débordante à laquelle il est difficile de résister, en dépit de tous ses défauts évidents. Animal House est aussi hilarant que foutraque, au point de ne pas afficher de réelle cohérence et de proposer une histoire franchement décousue.


Mais même dans ses moments de grand n'importe quoi, le film s'en sort grâce à son charme et à la bande d'acteurs, de laquelle surnage un génial John Belushi en attardé boulimique imprévisible, Tim Matheson en émule de Leslie Nielsen, et Donald Sutherland en caméo qui offre un magnifique plan cul (non, pas le plan cul auquel vous pensez, le plan cul au sens propre). On y croise même, pour leurs débuts ou presque, Tom Hulce cinq ans avant qu'il n'incarne Mozart, Karen Allen trois ans avant qu'elle croise le fouet avec Indy, ou encore les jeunes Kevin Bacon et Peter Riegert dans leurs premiers rôles.


Accompagné d'une BO d'enfer, le film incite quoi qu'il en soit à la bonne humeur, et c'est déjà pas mal. De quoi oublier qu'en fait les étudiants ont tous l'air d'avoir 30 ans et que vu comment l'histoire se termine, ils devraient normalement tous finir en taule ou dans le caniveau.

magyalmar
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 1970, Les meilleurs films de 1978 et Blu-Ray-thèque / Films

Créée

le 15 mai 2016

Critique lue 422 fois

2 j'aime

1 commentaire

magyalmar

Écrit par

Critique lue 422 fois

2
1

D'autres avis sur American College

American College
Mr_Jones
8

"My advice to you is to start drinking heavily"

Je ne sais plus trop comment j'en suis arrivé à regarder ce film. C'était il y a deux trois ans. Une bonne moyenne sur IMDb, John Landis à la réalisation, Harold Ramis au scénario, Ivan Reitman à la...

le 3 mars 2012

16 j'aime

5

American College
thenew
3

Critique de American College par thenew

J'ai été intrigué par ce film totalement inconnu pour moi alors qu'il est classé dans les plus grandes oeuvres comiques par des magazines américains. Plus largement, ce film est une pièce maîtresse...

le 1 oct. 2010

7 j'aime

1

American College
AMCHI
6

Un campus de folie

Je ne peux pas dire qu'American College soit le genre de comédie que j'affectionne mais c'est devenu un film culte classé parmi les meilleures comédies américaines et réalisé par John Landis.Le...

le 20 sept. 2022

5 j'aime

4

Du même critique

L'Argent
magyalmar
1

Compte dormant

Sans doute fatigué de pondre des drames chiants pour neurasthéniques masochistes, Robert Bresson s'est surpassé afin de nous offrir son ultime chef d'oeuvre, une parabole de science-fiction sous...

le 26 mars 2018

30 j'aime

3

Les Désaxés
magyalmar
5

Huston, le monde Huston

Honnêtement, je pense qu'Arthur Miller aurait pu broder une merveille de scénario en se contentant de la dernière scène dans le désert du Nevada, où tout est dit. Après tout, un bon exemple vaut...

le 2 avr. 2016

23 j'aime

2

Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising
magyalmar
1

Alors c'est ça l'enfer

Refn est un sacré déconneur. Le défi de départ était excitant : écrire un scénario en 5 minutes. Malheureusement Nicolas dut se rendre à l'évidence. Ecrire plus de deux pages en 5 minutes c'est pas...

le 4 janv. 2014

20 j'aime

1