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Mary Anning (Kate Winslet) était une paléontologue britannique se tenant à l’écart de la communauté scientifique en vendant ses découvertes à des touristes. Elle a cependant fini par acquérir une notoriété mondiale de par l’importance de ses fossiles avant de mourir à l’âge de 47 ans.


Il ne semble pas qu’elle ait eu de passion amoureuse avec la Charlotte du film (Saoirse Ronan). Dès lors l’intérêt du réalisateur Francis Lee n’est peut-être pas de livrer un biopic d’évènements sur cette figure historique plutôt que de suggérer à travers un travail de fiction la personne qu’elle pouvait être. La démarche tout en douceur de fiction greffée à la réalité est alors renforcée par la cinématographie feutrée de Stéphane Fontaine à l’oeuvre notamment dans certains films de Jacques Audiard ou dans le plus récent Captain Fantastic. On peut cependant, une fois la démarche comprise, questionner celle-ci sur sa véritable pertinence à l’égard de Mary Anning elle-même. La figure historique est-elle dès lors une fin en soi du film ou un moyen pour raconter l’histoire ici imaginée ?


Pour en venir à cette histoire, la passion amoureuse trouvera son nid dans le village côtier de Mary par une série d’évènements qui la conduira à s’occuper de Charlotte, tombée malade, sur requête du mari de celle-ci. Rien de particulièrement novateur dans le registre amoureux du cinéma, surtout après des films comme Carol ou Portrait de la jeune fille feu. C’est sans compter sur l'intensité des interprétations de Kate Winslet et Saoirse Ronan. La première jouant donc une paléontologue en bord de mer besogneuse dont l’opacité des sentiments se résorbera progressivement au contact de la seconde, une jeune femme bovarienne en mal de son existence et un peu cavalière sur la fin (sans vouloir en révéler trop).


Si les personnages secondaires masculins sont peu mémorables, les personnages secondaires féminins font davantage sens avec l’histoire imaginée. Entre la mère attachée à ses petites effigies canines qui offre un reflet à sa fille et sa collecte de fossiles ainsi qu’un ancien amour qui ne pensait pas pouvoir tenir la distance que Mary avait sur elle, on se rend compte que le film essaye davantage de travailler le personnage joué par Kate Winslet.


Au final la relation entre Mary et Charlotte ne mènera pas vers une conclusion à déchainer les passions (non pas que cela était nécessaire justement) malgré le parti-pris du réalisateur de nouer fiction et réalité. Parti-pris qui aurait alors pu au contraire commettre l'erreur de romantiser à outrance la situation. Le film finira donc par retranscrire une belle reconstitution tant visuelle que sentimentale de la vie sur ces bords de Manche au XIXème siècle pour des personnes comme Mary Anning.

-Thomas-
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le 3 janv. 2021

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Vagabond

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