Présenté en avant-première au Festival International du Film de La Rochelle par un Barbet Schroeder très content de lui, Amnesia réveille les heures sombres de l'Allemagne nazie sous le soleil du Ibiza de 1990.


Les paysages, la lumière, les décors sont superbes dans ce film qui s'ouvre comme une histoire d'amour très Un été 42 entre la sexagénaire Martha (Marthe Keller, magnifique) et un jeune DJ allemand, avant de tourner au drame psychologique sur fond de traumatismes de guerre.


Si la langueur contemplative du film invite d'abord au farniente romantique, ses tensions et débats autour des cicatrices laissées par le nazisme stimulent en ce qu'ils interrogent intelligemment des notions passionnantes (qu'est-ce qu'être Allemand après le nazisme ? quand on y a survécu ? quand on y a participé ? quand on l'a appris à l'école ? quand on a fui le pays ou que l'on a choisi d'y rester pour panser ses plaies ? quel rapport a-t-on avec sa nationalité, sa culture, sa langue, après de telles horreurs ?), tandis que la théâtralité de leur mise en situation électrise davantage encore des dialogues captivants.

AlexandreAgnes
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le 6 janv. 2016

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Alex

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