https://youtu.be/bs6k6TEDU6Y


Regarde ma Terre en pleurs
Mais les choses ici prennent une telle ampleur
Les fils partent avant les pères, y a trop de mères en sueur
Quand les fusils de la bêtise chantent le même air en cœur
Le mangeur d’âme à chaque repas s’abreuve de nos rancœurs
Je l’entends toutes les nuits, las des fantômes qui la hantent
Las de leurs complaintes, tellement que des fois elle en tremble
Par le sang de la haine, constamment ensemencée, au pas cadencé
Quand ce dernier chasse le vent hors des plaines
Rien n’a changé depuis "Où je vis"
Juifs, catholiques, musulmans, noirs ou blancs, fermez vos gueules, vous faites bien trop de bruit
Comme ces orages dont l'eau se mêle à nos larmes et leurs chocs
Sur le sol aride dont l’uranium a volé l’âme
Je veux pas d’une ville aux cimetières plus grands que la surface habitable
Même si paraît que de l'autre coté tout est plus calme, plus stable
Je veux pas qu’après le jour J, les survivants survivent sous le néon
Trop proches du néant, car le soleil les prive de rayons
Les artères pleines d’amer comme un caddy au Géant
On charge, on charge, à la sortie c’est tout dans les dents
J’crois que c’est dans l’ère du temps, chacun cherche son bouc émissaire
Ouais, d’une simple vie ratée à l’envoi d’une bombe nucléaire
L’amour manque d’air dans leur monde, nous on suffoque, tout ce qu’on supporte
Ca pressurise, et c’est les psys qui vont exorciser
Que quelqu’un me dise si j’ai des chances de voir enfin la paix exigée
Qu’un jour les abrutis s’instruisent
Perché sur ma plume, j’attends c’moment observe ce bordel
De petites flammes montées au ciel, pour elle j’ai saigné ce gospel
Héra se barre à tire d'ailes, lasse de la sève qu’on tire d’elle
On clame tous qu’on l'aime, mais aucun de nous n’est fidèle
Jalousie et convoitise se roulent de grosses pelles
Quand les problèmes viennent, on règle ça à coup de grosses pêches
Et pendant ce temps là, certains amassent des sous par grosses bennes
Devine qui est ce qui creuse mais avec des plus grosses pelles
Quand est ce qu’on y arrive ? Là où le bonheur désaltère
Où l'futur se construit, sans cris, sans mecs à terre
Ni de centrale en fuite, rien sur le compteur Geiger
Et finalement conscient qu’ici, on est que locataires
Tu parles d’une location, regarde un peu ce qu’on en a fait
Quand le vieux fera l’état des lieux, on fera une croix sur la caution
On aurait dû le rendre comme on nous l’a donné
Clean, sans tâche, et innocent comme un nouveau né
Seulement les nôtres meurent de faim en Afrique
Et y'a pas assez de fric pour eux
Alors la dalle faudra la tempérer
Les hommes tombent sous les rafales racistes
Mais on peut rien pour eux
Alors les balles faudra les éviter
Le cul devant la télé, occupés à rêver
Le doigt posé sur la commande, on se sent exister
On râle, on gueule, on vote, espérant que ça va changer
Mais dresse tes barricades et tu les verras tous hésiter
Garni d’incompréhension et de stèles géantes
Le globe rêve de compassion et de bourgeons renaissant sur ses branches
Les mêmes qu’on laissera crever un soir de décembre, dans le silence
Juste un bout de carton pour s’étendre
"Tout le monde a ses chances", de quelle planète vient celui qu’a dit ça ?
Un homme politique, je crois en live de Bora Bora
Pendant que les foyers subissent, façon Tora Tora
Mais bon c’est bien trop bas, alors forcément il ne nous voit pas
Parole et paroles et paroles, ils ont promis monts et merveilles
Mais les merveilles se sont envolées
Il reste que des monts, mais c'est raide à grimper
Et au sommet, y a que des démons en costumes cendrés
Et en bas, c’est les jeux du cirque "César Avé"
Parce qu’on va se faire bouffer par des fauves qu’ils ont dressés
On note une sévère chute de sang sur la map, une montée d'or noir
Un jour on payera cher pour une bouffée d’air pur
Ici c’est chacun sa culture, chacun son racisme
Seulement sur fond blanc, c’est le noir qui reste la meilleure cible
Les temps changent c’est sûr, mais y a toujours des irascibles
Ils ont le bonjour d’Henry, d'Arron, Mormeck et Zinédine
A l’heure où les gens dînent, y en a encore trop qui cherchent
Pour eux pas de 8 pièces : ils crèchent au parking, tout le monde s’en indigne
Ca dévalue le quartier, ça effraye mémé
Et on sait bien ce que mémé va voter
Du haut de leurs tours de biz’, droites comme la tour de Pise
Jumelles sur le pif, ils fractionnent, divisent à leur guise
On s’étonne ensuite que ça finisse en fratricide
Car tout ce qui compte c’est de gonfler les commandes de missiles
Vive la démocratie, celle qui brandit la matraque
Face à des pacifistes : t’es pas d’accord, on te frappe
Multirécidivistes : c'est jamais ceux-là qu'on traque
Ils vivent en haut des listes et mettent leurs tronches sur les tracts
Ce monde agonise, vu ce qu’on y fait, c’était prévisible
Comme la goutte sur le front, dès que la merde se profile
Mais la peur atrophie les cœurs, peur de tout ce qu’on connaît pas
Alors on se barde de préjugés débiles
De partout les extrêmes dominent, en prime time
A chaque fois qu’ils déciment une famille
Et bien avant ces régions où sévit la famine
Image trop crue pour un beauf devant sa viande trop cuite
Lui qui croyait que l’euro ferait beaucoup d’heureux
Pour les vacances faudra attendre un peu ou gagner aux jeux
Mais là c’est pas trop l’heure, demain très tôt y a le taff
Comprend ce monde va trop vite, aucune chance qu’on le rattrape
Sur la route des principes, ils ont mis des pièges à loups
Des gilets dynamites, et des skeuds y en a un peu partout
Faudra faire gaffe aux mines, aux puits d’où la mort s’écoule
Il a beau être vif, mais à la longue il évitera pas tout
Et un de ces quatre il finira par tomber
J’espère qu’il y a aura quelqu’un pour aider le prochain à se relever
J’espère qu’il sera pas comme le notre, aigri et crevé
Et j’espère surtout que celui-là essayera pas de se faire sauter


Shurik'n

DjeeVanCleef
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le 10 janv. 2015

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