sept 2009 :

Un des "romans porno" les plus populaires parait-il. Sans doute en grande partie grâce à la réalisation soignée de Chusei Sone. Indéniablement, l'esthétique du film est parfois très belle. Quelques séquences pourtant d'une grande violence sont traitées de façon très complaisante et néanmoins une certaine poésie formelle s'en dégage. C'est un paradoxe très troublant, difficile à analyser. L'histoire ne m'a pas véritablement emballé. Une bande de jeunes hommes à la sexualité pour le moins malade traine sa frustration, son absence d'espoir et de perspectives dans des chevauchées motocyclées et sauvages. Ils m'ont rappellé les jeunes oisifs de Wakamatsu dans Gendai sei hanzai zekkyo hen: riyu naki boko (Viol sans raison). C'est exactement la même thématique mais Sone ne donne pas une vision politique et sociale à son film. Nullement. Et ses personnages parviennent à peine à laisser poindre une esquisse de personnalité et de troubles subtils, comme le refoulement homosexuel par exemple qui n'apparait que subrepticement au détour d'une seule scène. Le bouleversement émotionnel d'un des personnages dû à l'incohérence profonde de son comportement que la relation entre sa soeur et ses deux comparses finit par mettre cruellement en lumière est somme toute le seul grand enjeu du film. Le final remet peut-être les personnages à leur place entre police et yakuzas : une manière comme une autre d'entrer dans l'âge adulte.

C'est donc assez décevant. Les acteurs sont de temps en temps proches de l'hystérie et laissent le spectateur au bord de l'agacement. D'autre part, les scènes érotiques, quoique très bien filmées, trainent un peu en longueur. Compte tenu de la violence du propos, elles ne sont pas du tout excitantes. M'enfin, me direz-vous, c'est affaire de goût. Disons que je doute un peu des intentions réellement érotiques du film. L'érotisme me parait plus de l'habillage que la raison d'être du film. C'est d'abord un film noir, un polar où les personnages malsains expriment leur mal-être dans une sexualité inaboutie. Ce n'est pas le premier film de ce genre que je vois et je commence à craindre une certaine lassitude de ma part (j'en ai encore quelques-uns de la série Angel Guts à voir). J'espère un renouvellement de la problématique.
Alligator
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le 23 mars 2013

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