Souvenez-vous, en 2012 les oiseaux débarquaient sur nos mobiles. Véritable succès, des tonnes de nouvelles versions « dont une sur Star Wars », produits dérivés, déclinaison des jeux sur de nouvelles plateformes, des produits dérivés « dont de vrais jeux vous permettant de dégommer des cochons en figurines », des bandes dessinées, une série, et maintenant, un film. Quand il y a succès, on peut être sûr que le produit sera exploité jusqu’au bout. De quoi se poser quand même cette simple question : Mais de quoi va parler ce film ? Je rappelle que le seul pitch du jeu Angry birds consistait à lancer des oiseaux sur des cochons verts cachés ou placés dans différentes structures qu’il fallait détruire. A mesure où vous avanciez dans le jeu, vous débloquiez de nouveaux oiseaux dotés d’habilités leur permettant d’augmenter votre puissance de destruction. De quoi s’attendre au pire en entendant parler de l’adaptation de ce jeu en film. Etre capable de nous conter une histoire à partir d’un jeu simpliste. Qui l’eut cru ?


Commercial mais pourtant inventif et drôle


Bien sur que la déclinaison d’Angry birds au cinéma est l’occasion de se faire encore plus d’argent sur cette licence, bien sur qu’en voyant les premières images du film on peut se dire que niveau histoire, ça sera encore plus vide et simpliste que le scénario d’un film avec Steven Seagal. Et pourtant, de l’inspiration, le film en a à revendre ce qui ne nous déplaira pas et taira les mauvaises langues. Notre film commence calmement, introduisant le personnage que nous suivrons jusqu’à la fin du film.


Notre héros c’est Red, un oiseau rouge aux gros sourcils « Emmanuel Chain n’a qu’à bien se tenir ! ». Parce qu’il est aller encore trop loin en s’emportant devant une famille d’oiseaux qui ne voulait pas le payer pour la livraison de gâteau d’anniversaire qu’il avait effectué , Red est conduit au tribunal de l’ile des oiseaux. Condamné à suivre une thérapie comportementale pour apprendre à contrôler sa colère, Red fera la rencontre de trois autres oiseaux qui seront amenés à êtres des personnages importants et attachants : Bomb, un gros oiseau noir qui explose chaque fois qu’il a une forte émotion, Chuck, un oiseau hyperactif et un autre gros oiseau rouge qui n’a pas l’air très commode « désolé, j’ai oublie le nom ». Très vite on s’attache à Red dont on verra sous forme de flashback sa vie passée lorsqu’il était enfant et sa vie présente où le pauvre oiseau enchaine les mésaventures. On sait très bien que quand on est face à un personnage rejeté par les autres, un peu loser sur les bords, il ne peut que gagner notre cœur. Alors que nous suivons notre héros qui suit une thérapie, notre histoire ira dans une autre direction en faisant arriver de nouveaux personnages : Léonard le cochon vert, accompagné par d’autres de ses congénères. Alors que le cochon offre des tonnes de cadeaux aux oiseaux, les divertit à coup de concerts et spectacles, Red, lui, reste méfiant.


Maitrisez votre colère avec Red


Dès les premières minutes on est très vite interpelé par l’animation de notre film. C’est tout bonnement sublime, le paradis visuel. A la fois joyeux, agréable, apaisant, on est surprit par les détails des décors et l’ambiance qui plaira aussi bien aux petits qu’aux plus grands. Que dire aussi de l’animation de l’eau, on pourrait en boire une gorgée tellement elle est réaliste. Du coté du plumage des oiseaux c’est aussi une réussite. Aussi réussi que les poils des animaux du film Zootopie. Nos oiseaux sont trognons. Autre chose qui interpelle : l’humour. L’humour, la dérision « envoyant des petits pics aux Etats unis » dans notre film sont très recherchés et combleront autant les enfants que les adultes. Comme du coté des répliques, des expressions, des jeux de mots, parfaite exploitation du comportement des oiseaux et des cochons, il y a beaucoup de recherche.


L’absurde est bel et bien présent et les gags fonctionnent parce qu’ils sont simplement inédits pour un film d’animation pour enfants. Même si le coté hystérique sera l’élément dominant de notre film, pour une fois, il ne sera pas désagréable, on sera même étonné de l’apprécier. Coté doublage, on pouvait craindre le pire en voyant le personnage de Red être doublé par l’acteur Omar Sy « que j’admire » et Audrey Lamy « seul personnage à l’hystérie un peu trop agaçante pour le peu qu’on l’entendra ». Une fois encore on est étonné de voir que les acteurs prennent les bonnes intonations et n’en font pas des tonnes. Nous sommes face à un doublage français d’aussi bonne qualité que celui du film Vice Versa.


Un élément qui sera autant positif que négatif : l’usage de musiques pop. On a de tout du coté des tubes à succès que ce soit du Limp Bizkit avec le tube Behind blue eyes, Black Sabbath avec son titre Paranoid, Blake Shelton et son titre Friends, Assassin de la police de NTM et Cut Killer. On n’oubliera pas non plus les plus jeunes avec des chanteurs comme Demi Lovato ou Imagine Dragons. Des tonnes de musiques très diversifiées. Ca ne sera pas non plus une surprise, le thème musical du jeu Angry Birds sera lui aussi de la partie. Le problème c’est qu’en 1h40 de film, on a déjà eu plus de 10 tubes ce qui fait un peu beaucoup je vous l’accorde mais ne boudons pas le plaisir de voir que ces musiques collent parfaitement à notre film et ses diverses séquences donnant du rythme.



« Gardes ! Il y a un oiseau rouge dans nos murs ! Ramenez-le-moi.»



Angry Birds ne révolutionnera pas le monde de l’animation. Mais pourtant, il déborde de créativité avec un univers très coloré et une ambiance réjouissante. D’une grande richesse, des personnages mignons à souhait et parfaitement modélisés, drôle et émouvant, dynamique, des tonnes de références à la culture pop bien placées « la référence au film Shining est juste exceptionnelle », Angry birds pourrait très facilement se couper en 3 parties ce qui fait que la rythme, il le gardera toujours même si certaines scènes seront un peu trop répétées, vues et revues « nos héros qui chantent et qui dansent ». Des défauts, le film en aura quand même avec son scénario prévisible et ses personnages stéréotypés. Angry birds est donc une jolie surprise inattendue pour un film qu’on cataloguait avant même qu’il sorte sur les écrans. Comme quoi il ne faut jamais juger un film avant de l’avoir vu !

Jay77
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le 12 mai 2016

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Jay77

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