Le grand bleu avec une crinière noire

Aquaman, fils d'une atlante et d'un pharaon -quoi, c'est pas comme ça qu'on appelle un gardien de phare?- ce n'est pas le personnage qui me fait le plus rêver. Ce n'est pas le personnage DC que je connais le mieux non plus. Et en plus, je ne suis pas fan des scénarios sous-marins, dans la même veine, je ne suis pas très fan de Namor le Prince des Mers de la maison d'en face. Mais bon, c'est un film de super-héros, je ne peux pas manquer l'invitation, même si les affiches piquent un peu les yeux.

Premier point positif, c'est lumineux. On est loin des ambiances blafardes ou sombres des précédents films DC, et même dans les profondeurs sous-marines, ça en jette. Parfois un peu trop, on ne peut pas dire qu'ils aient lésiné sur la palette de couleurs. Quel dommage cependant de l'avoir oubliée lors du combat final!

Le film est généreux. Tellement généreux qu'on lui pardonne sa simplicité scénaristique, les incohérences scénaristiques, les raccourcis, et autres facilités (au hasard, la fameuse botte secrète), y compris son humour abyssal dont on aurait pu aisément se passer.

Le film emprunte à beaucoup, à commencer par les légendes arthuriennes bien entendu, mais il y a également des emprunts à Gladiator, Star Wars, Pacific Rim, Indiana Jones, Némo (pas le capitaine, le poisson... non je blague, mais l'épreuve de l'Anneau de feu m'a de suite fait penser à Némo, "le cercle de feuuuuu"!).

Le personnage d'Aquaman évolue tout le long du film. Au départ, on aurait presque tendance à le prendre pour un gros bourrin qui aime bien se fighter, mais il est moins débile que ça, et possède même de la culture historique, et il a des valeurs. De plus, il n'est pas tout lisse et peut faire des erreurs. Mais c'est comme ça qu'on évolue et ça devient intéressant. En fait c'est un grand biker au grand coeur.
Les personnages féminins ne font pas potiches, mais on peut regretter qu'elles ne soient pas plus nombreuses.
Le traitement d'Ocean Master, le frérot, est plutôt bien troussé, ce qui en fait un méchant pas trop basique, et on peut comprendre ses motivations. Tout le contraire de Black Manta, dont les agissements sont basés sur la vengeance, mais il fait bien le taf tout de même, même si son casque est trop grand.

Les affrontements sont bien menés, parfaitement clairs, et ça claque sec. Ca aussi ça fait plaisir.

Je vous ai dit que je n'y connaissais rien à Aquaman? A tel point que je me suis tout de même renseigné sur cet easter egg: le poulpe qui joue de la batterie. Ca n'avait tellement rien à faire là que je me suis dit, pas possible, doit y avoir un truc. Eh oui, c'est Topo. Je vous laisse faire les recherches nécessaires si ça vous intéresse.

Un autre gros point faible du film est la musique. Je n'ai pas trouvé de fil conducteur et il y a trop de disparités entre les morceaux, ça emprunte à beaucoup trop de genres (et je ne parle même pas d'Africa, ô misère).

En conclusion, Aquaman est du pur divertissement, à l'intrigue franchement prévisible, qui manque d'émotion, avec beaucoup de défauts, mais quelle générosité dans l'ensemble. On sent une envie de bien faire du réalisateur et de fournir quelque chose de conséquent aux purs fans. Ca se sent (et pas le poisson), et ça fait plaisir.